Corée du Nord: La Chine en faveur d'une "double interruption"

La Chine a réaffirmé jeudi qu'une "double interruption" était la meilleure solution pour sortir de la crise avec la Corée du Nord. /Photo d'archives/REUTERS/Kim Hong-Ji

PEKIN (Reuters) - La Chine a réaffirmé jeudi qu'une "double interruption" était la meilleure solution pour sortir de la crise avec la Corée du Nord.

La Chine, comme la Russie, a proposé que les Etats-Unis et la Corée du Sud stoppent leurs vastes exercices militaires en échange de l'arrêt du programme d'armement de la Corée du Nord.

A son retour de sa tournée en Asie, le président américain Donald Trump a affirmé que son homologue chinois Xi Jinping et lui-même avaient rejeté un accord de "gel mutuel" des actions.

Cette idée de "gel mutuel", désormais appelée "double interruption" par Pékin, a été lancée en mars par le ministre chinois des Affaires étrangères.

"LA SOLUTION LA PLUS ÉQUITABLE" SELON PÉKIN

Interrogé aussi bien sur la manière dont la Chine a interprété les remarques de Donald Trump que sur l'entente entre Trump et Xi Jinping sur cette question nord-coréenne, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Geng Shuang a affirmé que seules des discussions approfondies, répondant aux inquiétudes légitimes de toutes les parties, étaient susceptibles de permettre une sortie de crise pacifique.

"Nous pensons que cette double interruption est la proposition la plus viable, la plus équitable et la plus sage dans l'état actuel des choses", a déclaré Geng Shuang lors d'un point presse quotidien.

"Non seulement cela pourrait apaiser les tensions actuelles, mais cela pourrait aussi répondre aux préoccupations de sécurité les plus pressantes pour toutes les parties. Cela pourrait offrir des conditions propices à la reprise du dialogue et une voie de sortie de crise", a-t-il ajouté.

Cette "double interruption" est simplement une première étape, pas le but final, a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.

"Nous espérons que toutes les parties prendront en considération cette proposition de la Chine et, dans le même temps, nous invitons les parties concernées à faire des propositions en faveur d'une résolution pacifique de cette problématique nucléaire dans la péninsule".

Mercredi, dans le cadre d'une visite à Washington, la présidente du parti au pouvoir en Corée du Sud a affirmé que Donald Trump ne doit "en aucun cas" décider d'une action militaire visant la Corée du Nord sans l'aval de Séoul.

"Nous devons chercher une solution pacifique à cette crise en utilisant tous les moyens à notre disposition", avait alors ajouté Choo Mi-ae.

Lors de sa venue à Séoul la semaine passée, Donald Trump avait prévenu être prêt à utiliser contre la Corée du Nord l'éventail complet des forces armées américaines afin de prévenir toute attaque.

Le président américain, qui avait auparavant qualifié de perte de temps les négociations avec la Corée du Nord, a envoyé des signaux contradictoires concernant sa volonté de négocier, sans ouvrir clairement la voie à des discussions.

LES ÉTATS-UNIS SE FÉLICITENT DE LA DÉMARCHE DU SOUDAN

Interrogée lors d'un point presse sur la position actuelle de Donald Trump par rapport aux propos qu'il a tenus à son retour d'Asie, la porte-parole de la Maison blanche Sarah Sanders a affirmé que "les deux parties ont fait comprendre très clairement leurs positions. Ces positions sont différentes mais nous avons convenu qu'il y aurait des divergences et donc pas de rapprochement."

Un peu plus tard jeudi, le Département d'Etat américain a annoncé que le Soudan avait décidé de rompre tous ses échanges commerciaux et militaires avec la Corée du Nord.

Cette décision du Soudan répond à la volonté de Washington d'isoler le régime de Pyongyang.

"Les Etats-Unis apprécient l'engagement du gouvernement du Soudan et vont oeuvrer pour s'assurer que cette promesse est complètement mise en oeuvre", lit-on dans un communiqué du Département d'Etat américain.

Cette annonce a été faite par le ministère des Affaires étrangères soudanais lors d'une visite de diplomates américains à Khartoum, précise la même source.

(Jean Terzian pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)