Yahoo Actualités Contre la transphobie, l’activiste Morgan Noam explique comment être un allié
TRANSPHOBIE - « Ça fait des semaines que je reçois des messages qui me demandent quoi faire, comment faire face à ce raz-de-marée transphobe particulièrement violent ». Sur Instagram, le créateur de contenu et activiste Morgan Noam, auteur de Ceci n’est pas un livre sur le genre a des choses à dires à toutes celles et ceux qui voudraient soutenir les droits des personnes transgenres, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
Car entre une proposition de loi visant à interdire - entre autres - les bloqueurs de puberté devrait être examinée au Sénat en mai, et la publication du pamphlet transphobe Transmania, l’espace médiatique et politique français semble faire face à une violente vague de transphobie, et à la montée de voix qui s’opposent aux droits des personnes trans.
« Ce qu’on vous demande, c’est surtout d’être intransigeant-e-s »
« Aujourd’hui, plus que jamais, il s’agit de s’engager vraiment », rappelle Morgan Noam. Psychothérapeute, formateur sur les diversité de genre et de sexualité et directement concerné par la transidentité, le créateur de contenu est connu pour son approche mêlant militantisme et pédagogie. Dans la vidéo postée sur son compte Insta, il souligne que les prises de paroles transphobes sont des discours d’appel à la haine et de discrimination en raison de l’identité de genre, punis par la loi, et non des sujets à débat.
Pour faire face à « l’omniprésence » des discours antitrans dans les médias dénoncée par l’auteur, il appelle donc à se mobiliser. En premier lieu, en prenant à partie les journalistes et les médias pour les appeler à « inviter des personnes trans, écrire sur les nombreux essais qui existent sur le sujet, et à donner la parole aux personnes concernées pour offrir aux spectateur-ices, aux auditeur-ices, un contre-discours face à l’offensive anti-trans ».
À l’échelle individuelle également, des actions sont possibles selon lui. « Ce qu’on vous demande aujourd’hui, c’est surtout d’être intransigeant-e-s. Il ne s’agit plus seulement de suivre des personnes trans sur les réseaux sociaux, de reconnaître comme égale notre humanité ou de vous familiariser avec les pronoms », explique Morgan Noam, qui invite à ne pas laisser passer les discours transphobes quel que soit le contexte.
Se mobiliser politiquement et collectivement
Appelant à l’action politique collective, il cite la possibilité d’écrire à ses députés pour leur faire part de « l’indignation face à la montée de la transphobie, pour qu’iels se mobilisent contre », mais aussi l’importance d’être présents aux rassemblements physiques pour les droits des personnes trans où « trop souvent, on se retrouve entre personnes trans avec des allié-e-s cis qui se comptent sur les doigts de la main ». Il énumère ensuite le fait de signer les pétitions de soutien, de soutenir financièrement les associations et les cagnottes, ou encore de s’inscrire sur les listes électorales et voter.
Il souligne enfin qu’« être allié-e, c’est (...) sortir du militantisme réactionnel, événementiel, à savoir ne se mobiliser que lors de grandes dates, ou quand de grandes attaques ont lieu, plutôt que de faire front toute l’année ». Sur les réseaux sociaux de nombreuses autres personnes ont pris la parole pour s’adresser aux « alliés », en les invitant à soutenir activement les personnes trans.
À voir également sur Le HuffPost :
Avec « Sans jamais nous connaître », ces autres films LGBT + dont vous allez entendre parler
