Contre le totalitarisme financier, l’Europe doit changer ou mourir

Angela Merkel pendant le débat sur la Grèce, le 1er juillet, à Berlin.

On n’avait encore jamais vu un créancier, aussi stupide soit-il, tenter de tuer son propre débiteur, comme le FMI est en train de le faire avec les Grecs. Il doit y avoir quelque chose de plus : la construction scientifique de l’«ennemi». Et la volonté d’un sacrifice exemplaire.

«L’économie qui tue», celle dont parle le pape, nous la voyons à l’œuvre ces jours-ci, en direct, de Bruxelles. Et c’est un spectacle humiliant. Elle ne tranche pas de gorges, elle n’a pas l’odeur du sang, de la poudre et de la chair brûlée. Elle agit dans des salles climatisées, dans des couloirs feutrés, mais elle a la même férocité impudique que la guerre. La pire des guerres : celles déclarée par les riches de la globalisation aux pauvres des pays les plus fragiles. Voilà ce qu’est la métaphysique influente des plus hauts responsables de l’Union Européenne, de la BCE et, surtout, du FMI : démontrer, par tous les moyens, que ceux qui sont en bas ne pourront jamais faire entendre leurs propres raisons, contre des pseudo-recettes vouées à l’échec.

Les «tractations sur la Grèce», ces dernières semaines, sont désormais sorties des limites d’une confrontation diplomatique, certes dure, mais normale, pour revêtir les caractéristiques d’une épreuve de force. D’une sorte de jugement de Dieu à l’envers. Les précédentes étapes, déjà, avaient révélé un écart par rapport au cadre traditionnel d’une «démocratie occidentale» avec la volonté constante, de la part des responsables de l’Union, de substituer, au caractère totalement politique du vote grec et du mandat populaire confié à ce gouvernement, la logique comptable des profits et pertes, comme s’il ne s’agissait pas d’États, mais d’entreprises ou de sociétés commerciales.

Apocalypse culturelle

Jürgen Habermas a raison de dénoncer le glissement – en soi dévastateur – d’une confrontation entre représentants des peuples, dans le cadre d’une véritable citoyenneté, à une confrontation créanciers-débiteurs, dans le cadre quasi privé d’une procédure de (...)

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