Contre le Rassemblement national et pour l'"unité", le camp présidentiel a lancé sa campagne européenne

"Nous l'assumons fièrement, nous avons besoin d'Europe". Drapeaux européens et gouvernement quasi au complet auprès de sa candidate Valérie Hayer: la majorité a lancé, ce samedi 9 mars à Lille, sa campagne des élections européennes en ciblant l'extrême droite de Jordan Bardella et Marine Le Pen, tout en mettant en avant le "besoin d'unité".

Alors que la liste du camp d'Emmanuel Macron et de ses trois partis Renaissance, Horizons et Modem est distancée de 10 points dans les intentions de vote par celle du président du Rassemblement national Jordan Bardella, les poids lourds de la majorité se sont succédé au perchoir.

"Une litanie de trahisons" du "clan Le Pen"

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, François Bayrou, patron du Modem, Édouard Philippe, ancien Premier ministre, l'actuel locataire de Matignon Gabriel Attal et enfin Valérie Hayer, la tête de liste Renaissance, ont tous fustigé le Rassemblement national.

Gabriel Attal a ainsi dénoncé la "vaste tromperie" du "clan Le Pen" dont les votes au Parlement européen sont "une litanie de trahisons contre les intérêts des Français".

"Ils nous disent 'la France revient'. Mais de quel droit parlent-ils au nom de la France? Ce sont eux qui ont quitté la France. Où étaient-ils partis? Au bal de Vienne à danser avec des néonazis? Dans un congrès identitaire à chanter avec les antisémites? À Moscou pour chercher l'approbation de Vladimir Poutine? Sur un tabouret du Starbucks de la Trump Tower pour négocier un selfie avec Donald Trump qu'elle n'aura jamais réussi finalement à avoir", a cinglé le chef du gouvernement à propos de Marine Le Pen.

"Jamais le risque de dislocation de l'Europe et d'affaiblissement de la France n'a été aussi élevé", avait-il mis en garde auparavant.

Le Rassemblement national prend "les gens du Nord, les gens du peuple pour un zoo électoral", a de son côté Gérald Darmanin, tandis que François Bayrou a dénoncé ceux qui disent "nous soutenons l'Ukraine", en rajoutant un "mais" à ce soutien.

Relayant à son tour les accusations de proximité de Marine Le Pen avec Vladimir Poutine, le chef d'Horizons Édouard Philippe a cité Churchill pour critiquer ceux qui nourrissent "un crocodile" en espérant être les derniers "à être mangés".

Un "sursaut" pour "déjouer le scénario du pire"

Face à l'extrême droite, la majorité a prôné le "besoin d'unité". "C'est le jour où nous levons la voix pour dire à la France et à l'Europe: 'oui, nous sommes là, nous sommes les seuls vrais défenseurs de l'Europe dans le paysage français'", a déclaré Gabriel Attal.

"Ne comptez pas sur moi pour avoir l'Europe honteuse", a quant à elle affirmé Valérie Hayer, soulignant un "projet politique inédit dans l'Histoire de l'humanité". "Croire en l'Europe n'est pas un luxe réservé à une élite, aux urbains, aux privilégiés, qui seraient déconnectés du quotidien. L'Europe, c'est vous tous."

Elle a par ailleurs appelé à un "sursaut", pour "déjouer le scénario du pire" et renforcer l'Europe "face à ceux qui veulent l'abattre". "Notre responsabilité, c'est de déjouer ce scénario du pire" car "dans cette campagne nous serons les seuls à défendre l'Europe car nous l'assumons clairement", a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com