Précarité étudiante : à Saint-Denis, la cheffe Julia Sedefdjian prend les commandes du resto U

VIE ÉTUDIANTE - Une première pour un restaurant étudiant en France. La cheffe étoilée Julia Sedefdjian a pris mardi 6 décembre les commandes des cuisines de l’université de Saint-Denis. Contactée cet été, la jeune cheffe a relevé le défi du CROUS de l’académie de Créteil : élaborer un repas sain et équilibré pour les 2000 étudiants du campus, avec un budget limité. Une opération qui a lieu à l’heure où les restaurant universitaire connaissent un pic de fréquentation, conséquence d’une précarité étudiante en augmentation.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, Julia veut faire tomber les clichés de la restauration collective, « C’est fade, trop cuit, c’est sec. Aujourd’hui, on est pas en train d’envoyer 2000 plats étoilés, c’est impossible. Mais d’apporter des ingrédients frais, des bonnes épices, faire quelque chose de gourmand », et raviver les papilles des étudiants en respectant leur budget : 3,30€ par personne, voire 1€ pour les boursiers. Et ils sont déjà des centaines à se presser devant la porte du self aux alentours de midi, pour déguster les deux plats préparés par la cheffe : curry de poisson blanc accompagné de riz et une assiette végétarienne à la patate douce.

Jusqu’à plus de 14 heures, la file d’attente ne désemplit pas. Tous savourent les mets du jour. L’opération est un succès pour le CROUS, comme le rappelle Dominique Marchand, présidente des CNOUS (Centre national des œuvres universitaires et scolaires) : « Les étudiants ont répondu présent. Et nous souhaitons les accompagner davantage sur cette thématique. D’une, par le maintien du repas à tarif social l’année prochaine, mais aussi par des actions futures. Au printemps 2023, nous lancerons « chef en amphi », des repas contoctés par des chefs devant un amphi, que les étudiants pourront reproduire chez eux le soir. »

Bien manger, à petits prix, est devenu un vrai défi pour les étudiants. Avec l’augmentation du coût de la vie, ils sont 56% à ne plus manger à leur faim selon la dernière étude de l’association COP1-Solidarités étudiantes. Avec une fréquentation historique en 2022, les CROUS redoublent d’efforts pour sensibiliser les jeunes à la « bonne bouffe ».

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