Contre l’immigration, le Chili envoie l’armée à la frontière nord

Depuis plusieurs mois, le Chili fait face à une vague de migrants dans le nord du pays qui traversent les frontières poreuses du Pérou et de la Bolivie – plus de 1 000 kilomètres au total. Ce sont principalement des Vénézuéliens fuyant la crise économique qui s’abat sur leur pays. Le gouvernement de gauche de Gabriel Boric a autorisé, par le biais d’un décret-loi, l’intervention des forces armées pour prêter main-forte à la police et aux forces des carabiniers – l’équivalent de la gendarmerie.

Dès ce lundi 27 février, les militaires – dont le nombre n’est pas connu – seront sur place, comme l’a signalé la ministre de l’Intérieur, Carolina Tohá, reprise notamment par le site Biobiochile. Les pouvoirs des militaires seront limités aux contrôles d’identité, à la fouille des bagages et au transfert des clandestins dans des commissariats :

“L’objectif n’est pas que les forces armées fassent usage de la force […] L’idée n’est pas de freiner l’immigration par des balles, une pratique qui ne serait pas acceptable.”

Des centaines de personnes entrent chaque jour

Cependant, des ONG s’inquiètent de cette “militarisation” des frontières. Constanza Valdés, directrice de l’INDH (Institut national des droits de l’homme), a affirmé au site Timeline Antofagasta (du nom d’une des régions du nord limitrophes de la Bolivie) qu’elle avait interpellé le gouvernement notamment sur les questions “de formation en matière de droits de l’homme et sur l’armement qui sera utilisé par l’armée pour le contrôle de l’ordre public dans la zone frontalière”.

Javier García, le maire de Colchane, l’un des points frontaliers concernés par ce déploiement, a estimé qu’environ 400 personnes entraient chaque jour sur le territoire chilien en empruntant des passages non autorisés. Les migrants “qui parviennent à atteindre les villes chiliennes s’installent sous des tentes, sur des places ou restent simplement à la rue à la recherche d’aide”, écrit le site latino-américain Infobae.

Des groupes criminels infiltrés

Les autorités locales du nord du pays signalent depuis des mois à Santiago qu’avec les migrants se sont infiltrés des groupes de délinquants et de criminels qui servent aussi de passeurs, venus d’autres pays, notamment du Venezuela, comme l’organisation Tren de Aragua. Pour José Miguel Carvajal, gouverneur de la région de Tarapacá, également frontalière avec la Bolivie, repris dans cet autre article de Biobiochile, “la décision prise par le gouvernement de Gabriel Boric est donc extrêmement importante”.

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