Contre l’autoroute A69 Toulouse-Castres, des écologistes se perchent dans les arbres face au bureau de Clément Beaune

 Pour s’opposer à l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, le militant Thomas Brail et des dizaines d’autres du « Groupe National de Surveillance des Arbres » sont arrivés, ce jeudi 14 septembre, à Paris. (Photo du collectif le 31 mai 2022).
THOMAS COEX / AFP

ENVIRONNEMENT - En attendant d’être reçus, ils se montrent et sont désormais perchés dans des arbres face au ministère de la Transition écologique. Pour s’opposer au projet de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, le militant Thomas Brail et des dizaines de ses compagnons du « Groupe national de Surveillance des Arbres » sont arrivés, ce jeudi 14 septembre, à Paris. Ils ont installé leur hamac dans les platanes situés devant les bureaux du ministre des Transports, Clément Beaune.

« On est arrivés dans la nuit avec les copains. Je boucle la boucle en revenant, comme en 2019, sur le platane où j’ai déjà passé 28 jours devant le ministère de Transition écologique (pour protester contre des coupes d’arbres dans le Gers, ndlr) », explique Thomas Brail, dans la vidéo que vous pouvez découvrir ci-dessous. Avant de donner des détails sur la raison de sa venue : « On a besoin d’être reçus par Clément Beaune et d’avoir un entretien avec Carole Delga », la présidente socialiste de la région Occitanie.

Carole Delga d’accord pour une rencontre

Devenu l’une des figures du mouvement de contestation de l’autoroute A69, Thomas Brail dénonce l’artificialisation des sols et l’abattage de centaines d’arbres pour la construction de cette quatre voies de 54 km, dont le but annoncé est de permettre de désenclaver le bassin économique de Castres. Son combat lui a valu un passage en garde à vue, en mai, pour « obstruction au chantier ».

Pour faire entendre ses demandes, le défenseur des arbres avait déjà entamé une grève de la faim le 1er septembre. « Je suis prêt à aller jusqu’au bout, je n’ai plus rien à perdre », assurait-il à l’AFP une semaine après le début de cette diète, où il ne buvait que de l’eau citronnée avec du miel. Mais mardi 12 septembre, le militant a dû être hospitalisé pour une douleur thoracique aiguë. Dès sa sortie de l’hôpital, le fondateur « Groupe national de Surveillance des Arbres » a donc repris sa grève de la faim, et s’est dirigé vers la capitale.

Ces dernières semaines, Thomas Brail s’est aussi suspendu à plusieurs arbres menacés par le chantier de l’autoroute, avant de s’installer dans un platane devant le Conseil régional d’Occitanie à Toulouse. Une institution dont la présidente, Carole Delga donc, soutient le projet d’A69. Dans un courrier adressé au militant et diffusé sur Twitter, l’intéressée s’est dite prête à le recevoir, « malgré une campagne ciblée à mon encontre ».

Les travaux ont déjà commencé

En mai, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune avait, lui, dit qu’il souhaitait que l’autoroute « se fasse », mais que le concessionnaire Atosca devait apporter des « améliorations » pour réduire son impact environnemental.

En attendant, sur le terrain, de premiers travaux ont commencé. Aux premières heures du jour, vendredi 1er septembre, sept platanes défendus depuis plusieurs mois par les anti-A69 à Vendine, en Haute-Garonne, ont ainsi été abattus pour les besoins du chantier, devant une centaine de gendarmes chargés de sécuriser l’opération.

De nombreux recours administratifs ou juridiques ont été lancés contre l’A69 mais aucun n’a pour l’heure abouti. Les opposants comptent désormais sur une requête auprès du tribunal administratif de Toulouse et sur un pourvoi déposé en août auprès du Conseil d’État pour obtenir la suspension des travaux. Les militants appellent en outre à un nouveau week-end de mobilisation les 21 et 22 octobre.

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