Que contient la loi de programmation militaire (LPM) débattue à l’Assemblée ?

Elisabeth Borne et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors des cérémonies du 8 mai 2023.
Elisabeth Borne et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors des cérémonies du 8 mai 2023.

ARMÉES - C’est un budget présenté comme « historique » par le ministère des Armées. 413 milliards d’euros sur sept ans (2024-2030) pour répondre « aux menaces » actuelles, a-t-on précisé. Ce texte, la loi de programmation militaire (LPM) qui succède à la dernière en date (2019-2025), sera débattu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale à partir de ce lundi 22 mai à 16 heures.

« Il faut qu’on se prépare à un combat majeur de haute intensité », a justifié l’Hôtel de Brienne en amont de ce débat, devant la presse, avant de détailler les projets prévus par cette dépense budgétaire exceptionnelle dans un contexte de fin du « quoi qu’il en coûte ».

Drones, frégates, Mirage ou CAESAR…

Par exemple, 109 canons CAESAR (camion équipé d’un système d’artillerie) de nouvelle génération avec une portée de 80 km sont à prévoir d’ici 2030, plus de 3 000 drones pour l’armée de Terre et des équipements nouveaux dans la Marine. Parmi eux, de nouvelles frégates, un « environnement qui va évoluer » promet-on ou encore des « drones pour la maîtrise des fonds marins » et « la lutte contre les mines entièrement renouvelée ».

L’aviation n’est pas en reste puisque de nouveaux Rafale sont prévus ainsi que des « Mirage modernisés », accompagnés de « nouveaux moyens pour les avions ravitailleurs » qui seront renouvelés.

Diversifier les métiers, plus de 6 000 emplois créés

Autres axes majeurs du texte, s’adapter à la « menace hybride » et former les militaires plus tôt à de nouveaux métiers, pourquoi pas avant le Bac, avec des BTS sur la « cybersécurité » ou le développement de l’apprentissage. Un programme de reconversion en interne est également mentionné, afin d’avoir des « cybercombattants » ou des artilleurs longue portée. Le ministère estime que la création d’emplois au sein des armées atteindra alors « 6 300 équivalents temps plein ».

Des exercices militaires de type Orion, sur le modèle de la simulation de guerre grandeur nature organisée dans l’Hérault en février dernier, seront « reproduits tous les deux ans » et d’autres multinationaux verraient le jour.

Les Outre-mer sont particulièrement impliquées avec « 13 milliards » qui leur sont consacrés, note l’entourage du ministre Sébastien Lecornu. 100 militaires supplémentaires seront par exemple déployés à Mayotte ; des équipements en jumelles de visions nocturnes ou encore des moyens d’héliportages sont envisagés pour aller plus rapidement sur les plages.

Enfin, alors que « 80 % des conjoints de militaires travaillent », le ministère veut prêter une attention particulière au « bien être des soldats et de leurs familles », ce qui passera par des améliorations des conditions de vie (logement, garde d’enfants, alimentation…). Promesses également sur l’accompagnement des blessés et de leurs familles avec une prise en charge « conjointement physique et psychologique ».

Des doutes sur 13 milliards d’euros

L’exécutif souhaite l’adoption définitive d’ici mi-juillet par le Parlement de ce texte budgétaire, mais les débats promettent d’être agités sur au moins deux aspects : les alliances françaises à l’international, et l’aspect proprement budgétaire, qui est contesté par de nombreux groupes d’oppositions.

Jusqu’à la Cour des comptes qui a un doute sur 13 milliards d’euros qui seraient financés, selon la feuille de route du gouvernement, par des « recettes extrabudgétaires » comme des cessions immobilières. Pierre Moscovici, premier président de la Cour juge ces estimations « incertaines », ce qui devrait alimenter les débats alors que plusieurs députés de l’opposition critiquent déjà le chiffrage gouvernemental.

À voir également sur Le HuffPost :

La France prévoit de commander 130 blindés pour remplacer ceux cédés à l’Ukraine

À Bakhmout en Ukraine, ces images satellites montrent l’ampleur des destructions