“Content Warning” : jouer à devenir youtubeur, c’est drôlement flippant
Jusqu’où serez-vous prêt à aller pour des likes et des vues ? “La liste de ce que font les influenceurs pour attirer l’attention est terrifiante”, rappelle The New York Times, citant quelques sinistres exemples – comme le youtubeur américain Logan Paul filmant la découverte d’un cadavre dans une forêt japonaise, fin 2017. Le jeu vidéo Content Warning, sorti le 1er avril sur PC, “pousse ce côté prêt-à-tout-pour-la-célébrité à des extrêmes délirants. Chaque joueur est un créateur de contenu qui s’aventure dans des usines abandonnées et des navires fantomatiques pour filmer des monstres tueurs.” Le but du jeu ? Recueillir le plus de vues sur une plateforme fictive, SpöökTube, en réalisant la vidéo la plus effrayante possible. Et empocher les revenus publicitaires.
Une des arguments de vente de Content Warning réside dans son mode multijoueur, avec un canal de communication audio qui intègre la localisation des avatars dans l’espace, relève Kieran Press-Reynolds. Ce n’est qu’une option, mais “c’est extrêmement utile pour planifier le tournage et organiser le retour de son groupe à la surface”, souligne de son côté Ashley Bardhan. La critique d’Eurogamer, un site spécialisé britannique, se méfiait au départ – “d’après mon expérience, les salons de discussion occupés principalement par des hommes sont parfois hostiles aux femmes” –, avant de se rendre compte que le second degré du jeu pousse les utilisateurs à ne rien prendre au sérieux. Ainsi, “malgré mes réserves, c’est l’absurdité des discussions qui représente le meilleur élément de Content Warning”. Sans vraiment d’intrigue, l’intérêt du jeu repose grandement sur les interactions avec les autres explorateurs.
Succès éclair
Les studios Landfall ont publié Content Warning comme poisson d’avril. Ces développeurs suédois sont habitués des parodies, explique PC Gamer, qui relève des clins d’œil au jeu d’horreur Lethal Company. Mais le succès rencontré n’a rien d’une blague : pendant les premières vingt-quatre heures, où le titre était disponible gratuitement, il a été téléchargé 6 millions de fois. Puis plus de 1 million de copies ont été vendues dans les deux semaines qui ont suivi. “Content Warning touche particulièrement juste en cette époque où beaucoup d’enfants souhaitent devenir influenceur”, avance le New York Times.
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