« Le Conte des contes » : il était une joie…

Du plaisir sans compter. Au Théâtre des Amandiers, à Nanterre, c’est un feu d’artifice, de mots, de musique et de fantaisie qui éclate sans discontinuer près de deux heures durant, sous la houlette du metteur en scène suisse d’origine colombienne, Omar Porras.

La pièce, créée en 2020, est tirée de « Lo Cunto de li cunti », classique de la littérature italienne du natif de Naples Giambattista Basile. Dans ce recueil du XVIIe siècle, qui a inspiré Charles Perrault et les frères Grimm, on trouve des versions archaïques de contes célèbres comme le Chat botté, Cendrillon et Peau d’âne, où le sang, la grivoiserie et la cruauté laissent peu de place à la morale. Le tout transcendé par l’écriture truculente de Basile, truffée d’expressions baroques et poétiques, propres au dialecte napolitain.

Un traitement à base de contes

Donner cœur et corps à ces récits est une gageure délicate remportée haut la main par Omar Parras et sa troupe. La pièce débute dans l’atmosphère quasi fellinienne d’une famille italienne dont le fils adolescent, Prince, incarné par l’incroyable, Simon Bonvin, souffre de mélancolie. Le clan loufoque – père, mère, enfants et domestiques — rassemblé autour d’un festin de « rôti de louve sur son lit de cervelles », s’en remet aux bons soins d’un médecin tout aussi déjanté que ses clients, le docteur Basilico. Ce dernier préconise au jeune mélancolique un traitement à base de contes, dont l’efficacité s’avère aussi spectaculaire pour le malade que pour les spect...


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