Ces constructions à étages souples qui rendent le Maroc très vulnérable aux séismes

Les immeubles à étages souples seraient répandus au Maroc, en raison de leur coût réduit. Nabil Mekaoui, expert en génie parasismique et enseignant-chercheur à l’École Mohammadia d’ingénieurs (EMI), qui a effectué une partie de ses études au Japon, explique à TelQuel la vulnérabilité de ce type de construction.

Ces bâtiments sont habituellement constitués de plusieurs étages, dont un ou plusieurs sont très flexibles horizontalement par rapport aux étages adjacents […] Cette situation est très courante au niveau des rez-de-chaussée, souvent destinés à un usage commercial (café, magasin, garage) et conçus avec une architecture nécessitant moins de maçonnerie de remplissage que les étages supérieurs, ce qui les rend moins rigides. En cas de séisme, les étages supérieurs se déplacent comme un bloc rigide, tandis que le rez-de-chaussée souple se déforme ou s’effondre, augmentant le risque d’écroulement total du bâtiment et causant des pertes humaines et matérielles considérables”.

L’histoire le confirme, les bâtiments à étages souples résistent très mal aux séismes de forte et moyenne magnitudes. Par exemple, lors du tremblement de terre de magnitude 6,7 de Northridge en Californie en 1994, presque tous les bâtiments à étages souples se sont écroulés, entraînant la mort de 70 personnes et la destruction de 40 000 logements.

De même, lors du tremblement de terre de Chi-Chi (magnitude de 7,6 à 7,9) à Taïwan en 1999, de nombreuses structures semblables aux constructions californiennes ont subi un effondrement complet en raison de leurs étages souples, tuant plus de 2 400 personnes et détruisant plus de 9 900 bâtiments.

Plus de 12 000 morts en 1960 à Agadir

Au Maroc, où l’activité sismique est relativement modérée, la vulnérabilité des constructions, notamment celles comportant des étages souples, a déjà causé des dégâts majeurs lors de séismes. Comme celui d’Agadir en 1960 (magnitude 5,7), qui a provoqué la mort de plus de 12 000 personnes et la destruction de 75 % de la ville. Plus récemment, le séisme d’Al Hoceïma en 2004 (magnitude 6,3), a tué plus de 620 personnes et détruit plus de 2 500 bâtiments.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :