Mylène Pardoen, l'archéologue qui recrée les sons du passé !

Des dizaines et des dizaines de câbles proprement enroulés pendent au mur. Le sol rougeâtre contraste avec le noir des nombreuses boîtes et sacs qui le jonchent. En face du bureau, deux grandes caisses écrasent la moquette. Chaque tiroir est marqué d’une étiquette en référence, nous semble-t-il, à un type de micro. Partout où le regard balaie la pièce, des perches, et encore des sacs et des câbles. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Nous sommes dans le bureau d’une passionnée du son. D’une spécialiste du son. En réalité, d’une experte des sons de l’Histoire.

Mylène Pardoen a créé un métier : archéologue du paysage sonore. À 63 ans, l’ingénieure de recherche au CNRS a consacré sa carrière - et la consacre encore - à reproduire les ambiances sonores de l’époque. Le projet Bretez, une visite virtuelle et sonore de la ville de Paris au XVIIIe siècle, les différents chantiers de Notre-Dame, et plus récemment, le chantier médiéval de Guédelon, un château fort près d’Auxerre construit de la même manière qu’au XIIIᵉ siècle, font partie de son palmarès. “Je suis la seule à faire ce métier sous cette forme”, assure-t-elle.

Tout a commencé avant même son diplôme en poche. Doctorante en musicologie, sa thèse l’amène à travailler sur les musiques militaires et à sonoriser un champ de bataille. À cette époque, la chercheuse s’étonne :“il n’y a pas de son dans les musées”. Tableaux, sculptures, vieux documents, vestiges, films… Tout est visuel. Rien n’est auditif.

Assise à son bureau, niché dans (...)

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