Consommation. Engouement pour les alcools locaux en Indonésie

La production de vins et d’alcools de fabrication locale monte en flèche en Indonésie alors que les musulmans intégristes se battent pour en interdire la vente et la consommation.

Chaque île, chaque village de l’immense archipel indonésien a sa spécialité. On les appelle tour à tour moke, sopi, tuak, ciu, arak, baram, brem, raidawa : des boissons alcoolisées locales fabriquées à base de fruits, de tubercules, de riz, de palmier. Ces liqueurs artisanales sont à la fois une tradition très ancienne et une nouvelle tendance en pleine expansion. Par exemple, rapporte le magazine Tempo, le collectif de photographes Ruang MES 56, dans la ville de Yogyakarta, à Java, distille son propre vin de salak (un fruit tropical aussi appelé “fruit serpent”), qu’ils vendent sous l’appellation Moonshine via les réseaux sociaux.

Sur l’île de Flores, la marque en vogue est Sophia, une boisson fermentée à partir de plusieurs sortes de palmiers, commercialisée massivement par une compagnie locale qui s’approvisionne auprès de milliers de villageois. Cette production est soutenue par le gouvernement provincial parce qu’elle participe fortement au développement économique de ces zones rurales. Il en va de même à Kalimantan, à Sulawesi et à Bali, où le vin blanc local est très prisé en raison de son prix abordable, alors que les alcools importés sont taxés à 200 %.

Certains de ces spiritueux fabriqués maison sont un tel mélange d’eaux de vie et d’autres obscures substances qu’ils provoquent parfois la mort de leurs consommateurs. Sous ce prétexte, la police procède régulièrement à des opérations de destructions massives et spectaculaires des bouteilles de “miras oplosan”, le nom donné à ces boissons fortes frelatées. Certains fabricants de ces nouvelles boissons s’

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