Le Conseil de sécurité de l’ONU au chevet d’Haïti, pays “au bord de l’abîme”

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence, mercredi 6 mars, au sujet de l’escalade de la violence en Haïti, où un chef de gang a menacé d’une “guerre civile” si le Premier ministre, Ariel Henry, temporairement exilé, ne démissionnait pas, rapporte The Guardian.

L’ancien officier de police devenu chef de gang Jimmy Chérizier, surnommé “Barbecue”, “a déclaré aux journalistes que son pays était au bord de l’abîme”, écrit le journal britannique. “Soit Haïti devient un paradis pour nous tous, soit [le pays devient] un enfer pour nous tous”, a-t-il déclaré mardi, vêtu d’un gilet pare-balles et flanqué d’acolytes armés et cagoulés. “Si Ariel Henry ne démissionne pas, si la communauté internationale continue de le soutenir, nous nous dirigeons tout droit vers une guerre civile qui mènera au génocide”, a-t-il ajouté.

Au cours des six derniers jours, “les combattants des gangs ont libéré des milliers de détenus des prisons et ont pris d’assaut et assiégé des lieux stratégiques de la capitale, Port-au-Prince, notamment deux aéroports, des commissariats de police et un port”, retrace The Guardian.

Silence “presque total” du Premier ministre

“La tension reste vive en Haïti”,“des milliers (de personnes) ont dû fuir”, relate la BBC. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a estimé mercredi que la situation était “plus qu’intenable”. “Les gens ont très peur”, s’est pour sa part alarmée la coordinatrice humanitaire en chef des Nations unies en Haïti, Ulrika Richardson, dans l’émission Newshour de la chaîne britannique.

“La crise aggrave une situation d’urgence humanitaire déjà désastreuse”, prévient la BBC. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), près de la moitié des 11,7 millions d’habitants sont en proie à une faim aiguë.

Ariel Henry, un neurochirurgien septuagénaire devenu le dirigeant de facto d’Haïti après l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, “n’a pratiquement pas été vu depuis le début de la rébellion des gangs”, note The Guardian. Et “la cour que Chérizier fait aux caméras contraste fortement avec le silence presque total [d’Henry] et celui des membres de son administration affaiblie”.

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