Congrès pour l’IVG : Gabriel Attal accusé d’invisibiliser Mathilde Panot et Mélanie Vogel dans son discours

Gabriel Attal photographié en marge du Congrès à Versailles ce lundi 4 mars.
BERTRAND GUAY / AFP Gabriel Attal photographié en marge du Congrès à Versailles ce lundi 4 mars.

POLITIQUE - Gabriel Attal s’est contenté du minimum. Durant son discours en amont du vote sur la constitutionnalisation de l’IVG lors du Congrès ce lundi 4 mars à Versailles, le Premier ministre a remercié les élues qui avaient œuvré pour aboutir à cette révision constitutionnelle, dont sa collègue (et ex-députée macroniste) Aurore Bergé, citée nommément par ses soins.

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Le chef du gouvernement a également rendu hommage à plusieurs femmes qui ont fait avancer la cause de l’avortement, à commencer par Simone Veil, suivie des ex-ministres socialistes Yvette Roudy, Martine Aubry, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem et Laurence Rossignol.

Mais pas un mot pour la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, première à écrire une proposition de loi constitutionnelle en 2022 après la décision de la Cour suprême des États-Unis annulant l’arrêt qui garantissait l’accès à l’avortement. Ni pour l’écologise Mélanie Vogel, qui avait fait de même au Sénat. Le chef du gouvernement a englobé les intéressées dans une brève allusion. « Je veux remercier ici tous les parlementaires, de la majorité comme des oppositions, qui ont participé à ce travail », a-t-il déclaré.

« Sexisme et sectarisme »

Ce qui a fait bondir les insoumis et les écologistes, qui ont accusé Gabriel Attal d’invisibiliser deux élues qui ont joué un rôle majeur dans le processus législatif. Une omission qui passe mal, alors que le Congrès est justement réuni pour acter une victoire majeure en matière de droits des femmes.

« Sectarisme mal placé en ce jour historique ? », s’est interrogée la députée LFI Raquel Garrido, tandis que Jean-Luc Mélenchon et ses proches estiment qu’il s’agit d’un acte volontaire et politicien de la part du chef du gouvernement. « Gabriel Attal, minable petit, invisibilise le rôle des insoumis et de la présidente Mathilde Panot dans la décision d’aujourd’hui. Sexisme et sectarisme typique d’un homme sans consistance qui n’a jamais mené aucun combat de long terme », a dénoncé sur X le chef de file de la France insoumise. Une indignation partagée par le coordinateur de LFI Manuel Bompard, ou encore la députée insoumise Danielle Simonnet.

L’oubli a également du mal à passer chez les écologistes. « L’homme que je suis a invisibilisé les deux femmes qui ont déposé les propositions de loi que nous votons aujourd’hui : Mathilde Panot et Mélanie Vogel », a taclé Sandrine Rousseau, en paraphrasant un passage du discours du chef du gouvernement. « Il n’est pas donné à tout le monde de se hisser à la hauteur de l’Histoire lorsque celle-ci vous convoque. Gabriel Attal l’illustre en invisibilisant dans son discours au Parlement les femmes actuellement parlementaires à l’origine de l’inscription de l’IVG dans la Constitution », a également regretté l’eurodéputé écologiste David Cormand.

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