Congé parental : quels sont les pays les plus généreux ?
Alors que le gouvernement entame une concertation avec les partenaires sociaux pour réformer le congé parental, quels sont les pays qui ont le meilleur système ?
Bientôt un congé parental “plus court, mais mieux indemnisé, pour laisser un vrai choix aux familles” ? C’est en tout cas le souhait du gouvernement qui entame, mercredi 25 octobre, une concertation avec les organisations syndicales et patronales en ce sens. "Notre engagement est" que le congé parental "évolue vers une période d'interruption choisie, mieux rémunérée et partagée entre les parents", a déclaré la ministre des Solidarités Aurore Bergé à l'Assemblée nationale mardi.
Le congé parental se distingue du congé maternité et du congé paternité accordés à un salarié avant ou après la naissance d’un enfant. Ce congé, moins bien rémunéré, peut compléter les deux précédents. Il permet à un parent de s’arrêter de travailler pour s’occuper de sa progéniture à temps plein jusqu’à ses trois ans.
"Soutenir et accompagner toutes les familles et permettre à chacun de réaliser son désir d'enfants.
✅️Avec un service public de la petite enfance
✅️Avec une politique déterminée de lutte contre l'infertilité
✅️Avec de nouvelles libertés et un véritable congé parental" pic.twitter.com/neu04DeRyY— Aurore Bergé (@auroreberge) October 24, 2023
L’indemnité versée par la Caisse d’allocations familiales (Caf) est actuellement de 428,71 euros par mois pour tout le monde. Un coup de pouce financier dérisoire qui n’incite pas franchement les familles à profiter de ce droit. Selon les chiffres du gouvernement, le nombre de personnes qui y ont recours est passé de 500 000 en 2013 à 246 000 en 2020.
Le projet est donc de réduire le congé parental à quatre mois pour chacun des parents, ce qui leur permettrait de s’alterner sur la première année de l’enfant. De plus, l'indemnité ne serait plus forfaitaire, mais proportionnelle au salaire du parent, à hauteur de 50% et plafonnée aux alentours de 2000 euros.
Quatre mois minimum en Europe
La 19ème revue annuelle des politiques de congés (International Review of Leave Policies and related Research) publiée en septembre 2023 dresse un panorama des congés parentaux en vigueur dans cinquante pays, en prenant en compte les durées et les modalités d’indemnisation.
En ressortent des durées de congés parentaux très variables selon les pays, quand ils existent. Au sein de l’Union européenne, une directive assure aux parents au moins quatre mois de congé pour s’occuper de leur enfant en bas âge, dont deux moins non transférables. Aucun montant minimal de rémunération n’est cependant imposé. Ce congé est généralement moins bien rémunéré que les congés maternité et paternité qui le précèdent.
Une majorité de pays propose moins de 15 mois de congé parental, comme en Belgique, au Danemark ou au Royaume-Uni. Une deuxième catégorie de pays propose un congé d’une durée supérieure, jusqu’à trois ans ou plus, comme en Allemagne, en France ou en Espagne. Mais le congé est souvent peu ou mal rémunéré. D’autres encore prévoient de prolonger le congé parental avec un congé garde d’enfant (childcare ou homecare leaves). Le régime en Grèce est particulier, avec quatre mois par parent dans le secteur privé et 60 mois par parent dans le secteur public.
Le paiement peut être sous forme de rémunération forfaitaire, comme en France et en Belgique. D’autres pays prévoient des compensations proportionnelles, mieux rémunérées, à hauteur de 66% ou plus du salaire. Enfin, certains pays ne prévoient pas du tout de rémunération. C'est le cas de l'Irlande, d'Israël, de Malte, des Pays-Bas, de l'Espagne ou du Royaume-Uni.
VIDÉO - En Suède, les hommes peuvent prendre 6 mois de congé paternité