Conflit Israël-Palestine : une troisième "intifada" redoutée, mais de quoi s'agit-il ?

Depuis l’opération d'une ampleur inédite lancée samedi par le Hamas, l'ombre d'une troisième intifada plane au Proche-Orient.

Israël et la bande de Gaza sont de nouveau en guerre ce samedi après le déclenchement d’une offensive militaire surprise du Hamas. (AP Photo/Fatima Shbair)

Le conflit israélo-palestinien a, une nouvelle fois, pris un tournant dramatique après l’attaque surprise menée par le Hamas ce samedi 7 octobre. Après quatre jours d'affrontements, le bilan est déjà extrêmement lourd : plus de 1600 morts : plus de 900 côté israélien et environ 700 côté palestinien. "Nous sommes en guerre, il ne s’agit pas d’une simple opération ou d’un cycle de violence, mais bien d’une guerre", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette hausse soudaine de violence laisse craindre le début d'une troisième intifada. Mais de quoi s'agit-il ?

Un mouvement de résistance

Le terme "intifada" est un mot arabe qui peut être traduit littéralement par "soulèvement" ou "rébellion". Il fait référence à un mouvement de résistance, généralement caractérisé par des actions de protestation et de résistance contre une autorité ou une occupation. Si ce terme peut être utilisé dans différents contextes, il est souvent associé aux soulèvements palestiniens contre l'occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

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La "guerre des pierres"

La première intifada a commencé en décembre 1987 à la suite d'un accident de la route impliquant un camion israélien et des travailleurs palestiniens. Ce qui a commencé comme des émeutes spontanées s'est transformé en un soulèvement généralisé contre l'occupation israélienne. Cette première intifada est appelée la "guerre des pierres", en référence aux pluies de projectiles lancées par des jeunes Palestiniens sur les militaires israéliens. En 1993, les accords d'Oslo marquent la fin de cette rébellion.

Sous les yeux du président américain Bill Clinton, Yitzhak Rabin, premier ministre israélien et Yasser Arafat, le représentant de l'OLP, échangent une poignée de main historique le 13 septembre 1993 (AP Photo/Ron Edmonds, File)
Sous les yeux du président américain Bill Clinton, Yitzhak Rabin, premier ministre israélien et Yasser Arafat, le représentant de l'OLP, échangent une poignée de main historique le 13 septembre 1993 (AP Photo/Ron Edmonds, File)

Après de longs mois de négociations secrètes dans la capitale norvégienne, une "déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie" est signée à Washington. Yitzhak Rabin, premier ministre israélien et Yasser Arafat, le représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), échangent une poignée de main historique devant la Maison-Blanche, sous les yeux du président américain Bill Clinton.

Un espoir de paix... de courte durée

Quelques mois après les accords d'Oslo, des déclarations des deux côtés ravivent les tensions. Durant l'année 1994, des attaques terroristes menées par des extrémistes mettent définitivement un terme au processus de paix. Également appelée "Intifada Al-Aqsa", la deuxième intifada, beaucoup plus violente que la première, éclate en septembre 2000 après la visite controversée d'Ariel Sharon, leader de l'opposition israélienne à l'époque, sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

S'en suit de terribles affrontements : des dizaines d'attentats-suicides sont menés par des Palestiniens et le conflit prend une tournure militaire. Israël procède à des frappes aériennes et des assassinats ciblés. 3000 Palestiniens et 1000 Israéliens sont tués durant cinq années de violences. Bien qu'il n'y ait pas eu de fin officielle ou de traité concluant la deuxième intifada, la violence a largement diminué après 2005, laissant derrière elle une profonde méfiance et un traumatisme des deux côtés du conflit.

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