Conflit à Gaza, escalade entre Israël et l’Iran… le délicat «jeu d’équilibriste» de la Jordanie

Le week-end dernier, la Jordanie a participé au côté des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France à l’interception des drones et missiles iraniens lancés contre Israël. Le royaume, dont la moitié de la population est d’origine palestinienne, doit jongler entre préserver la stabilité interne, et entretenir de bonnes relations avec son voisin israélien et ses alliés occidentaux. Entretien avec Jalal Al Husseini, chercheur politologue associé à l’Institut français du Proche-Orient (IFPO), à Amman.

RFI : Comment expliquer d’un point de vue historique et géopolitique cet engagement de la Jordanie ?

Jalal Al Husseini : La Jordanie est un pays qui s’est toujours considéré comme vulnérable face aux pressions extérieures et aux guerres régionales. Cette vulnérabilité est due aux conflits à l’échelle du Proche-Orient, mais aussi au contexte interne. En particulier depuis 1948 et l’arrivée des réfugiés palestiniens qui ont été naturalisés, cela a rendu les choses encore plus difficiles.

Il y a eu cette dissension entre Jordaniens qu’on peut appeler « autochtones» et les jordaniens d’origine palestinienne. Cette fracture est une source d’instabilité et la Jordanie a depuis toujours été sous la coupe ou la supervision occidentale. Pour comprendre, l’Émirat de Transjordanie a été créé en 1921 par les Anglais, qui à la suite de la guerre mondiale règneront sur la Palestine, la Transjordanie et l’Irak. Lorsque l’influence anglaise dans la région a commencé à s’effriter, les États-Unis ont pris la relève jusqu’à nos jours.


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