Conflans-Sainte-Honorine : la préfecture s’explique sur l’interpellation musclée devant un lycée

Conflans-Sainte-Honorine : la préfecture s’explique après une interpellation musclée devant un lycée (photo d’illustration)
Conflans-Sainte-Honorine : la préfecture s’explique après une interpellation musclée devant un lycée (photo d’illustration)

POLITIQUE - Au rapport. La préfecture des Yvelines s’explique sur les scènes de tension qui ont émaillé le blocus, par quelques dizaines de personnes, d’un lycée technologique et professionnel à Conflans-Sainte-Honorine jeudi 6 avril. Plusieurs lycéens ont effectivement participé à la 11e journée d’actions contre la réforme des retraites en formant une chaîne humaine devant leur établissement.

Un rassemblement au cours duquel ont été enregistrées plusieurs vidéos montrant des scènes violentes. Sur l’une d’entre elles, un jeune homme est plaqué au sol par au moins trois policiers. Sur une autre, les forces de l’ordre mettent en joue les lycéens avec leur lanceur de balles de défense (LBD).

Autant d’images qui ont suscité la vive réaction de plusieurs responsables politiques, dans un contexte où la brutalité du maintien de l’ordre (et ses dérives) est pointée du doigt. RAS, répondent en substance, les autorités deux jours plus tard.

Le récit de la préfecture

Dans un communiqué publié samedi 8 avril, la préfecture des Yvelines revient sur cette intervention : six policiers nationaux, en plus des agents municipaux, mobilisés à la demande du chef de l’établissement. Le texte explique que les forces de l’ordre, « pas équipées pour le maintien de l’ordre », ont été « encerclées » et visées par « des jets de projectiles » peu après 10 heures du matin, après qu’ils ont accompagné des « pompiers qui intervenaient pour une personne blessée au sein de l’établissement. »

Dans ce contexte, la préfecture explique que les policiers - qui n’avaient pas manifesté leur intention de mettre fin au blocage jusqu’ici, selon le récit - ont alors procédé au « contrôle d’un groupe de jeunes d’où semblait provenir les projectiles. »

« Un individu masqué ayant tenté de se soustraire au contrôle a été rattrapé par les policiers. Ce dernier, peu coopératif, se débattait, ce qui a contraint plusieurs policiers à le maîtriser au sol pour parvenir à le menotter », relate le communiqué, à propos de l’une des séquences polémiques. C’est à ce moment-là, indiquent encore les autorités, que certains policiers ont fait usage « d’une projection de gaz lacrymogène à main pour maintenir les jeunes hostiles à distance. »

Concernant les LBD, et les grenades lacrymogènes, la préfecture de police ne revient pas sur les scènes qui montrent des policiers viser des jeunes manifestement au niveau du haut du corps. Pour rappel, la procédure interdit aux policiers de viser la tête. Le communiqué précise simplement que les agents mobilisés ce jour-là n’ont pas fait usage de ces armes.

La députée (Renaissance) des Yvelines réclamait des explications

Une réponse aux critiques de plusieurs élus sur les réseaux sociaux. Nombreux sont les responsables de gauche à s’être inquiétés de ces scènes de violence aux abords d’un établissement scolaire. « Écoutez ces cris de terreur de lycéens ! C’est ça une police républicaine ? Pour un simple blocage du lycée Jules Ferry de Conflans-Sainte-Honorine : flashball à hauteur de tête », s’est par exemple indignée la députée Alma Dufour, en demandant à Gérald Darmanin, comme son collègue Thomas Portes, de « rendre des comptes. »

La députée Renaissance des Yvelines Nadia Hai avait elle aussi réagit samedi en demandant des explications à la préfecture à propos de « ces images troublantes. » Et de rappeler : « Le droit de manifester doit être préservé et l’engagement de notre jeunesse doit se faire dans la sérénité et sous la protection des forces de l’ordre. »

À voir également sur Le HuffPost :

Borne interpellée par la CNCDH, après les « déclarations dangereuses de Darmanin »

Contre la réforme des retraites, les Français soutiennent le mouvement social, mais ont peur de manifester