Conférence de Mélenchon-Hassan annulée à Lille : Emmanuel Macron aurait préféré que le débat ne soit pas interdit

POLITIQUE - « Chacun doit pouvoir exprimer sa voix. » Emmanuel Macron a été interrogé à l’issue du Conseil européen, ce jeudi 18 avril à Bruxelles, sur les polémiques qui entourent l’interdiction de réunions publiques à Lille pour Jean-Luc Mélenchon et à Bruxelles pour Éric Zemmour. Alors que la campagne pour les européennes bat son plein, le président a rappelé sa position.

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« Je suis toujours favorable à ce que les gens puissent s’exprimer librement, quand bien même je combats leurs idées », a déclaré Emmanuel Macron, précisant toutefois que les propos devaient respecter « les lois de la République, et la République réprime les propos racistes, antisémites etc. »

« Je ne partage pas la vision – ni sur le conflit au Proche-Orient, ni sur beaucoup de choses – de Jean-Luc Mélenchon, mais je pense que c’est important qu’il puisse exprimer sa voix. Et c’est la même chose pour Monsieur Zemmour », a-t-il développé. « Je pense que c’est ça a toujours été la force de la République. »

La conférence sur la Palestine en présence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, prévue initialement à l’Université de Lille ce jeudi 18 avril, avait été annulée par l’établissement avant d’être déplacée. Finalement, la préfecture du Nord a pris la décision d’interdire ce nouveau rassemblement, déclenchant la colère des Insoumis qui dénoncent une « censure ».

À l’appel du parti, un « grand rassemblement populaire » se tient sur la voie publique ce jeudi soir, avec les prises de parole attendues de Mélenchon et Hassan.

« Acharnement intolérable »

« Cet acharnement est totalement intolérable. En pleine campagne électorale, la décision d’annuler un évènement public auquel doivent participer des membres de l’opposition politique est un précédent extrêmement grave pour notre démocratie », s’est insurgé le coordinateur national de LFI Manuel Bompard sur X.

Le fondateur du parti d’extrême droite Reconquête, Eric Zemmour, avait de son côté dû de suspendre une réunion controversée de représentants de la droite nationaliste organisée mercredi 17 avril. La rencontre a pu se poursuivre, après que le Conseil d’État belge a décidé d’invalider l’arrêté d’interdiction pris mardi par la commune hébergeant l’événement.

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