Une conférence avec Jean-Luc Mélenchon annulée à Rennes pour raison de « sécurité », LFI ne croit pas à l’argument

Jean-Luc Melenchon en meeting à La Réunion le 6 avril 2024.
RICHARD BOUHET / AFP Jean-Luc Melenchon en meeting à La Réunion le 6 avril 2024.

POLITIQUE - La conférence que devait donner mercredi 10 avril en fin de journée Jean-Luc Mélenchon à l’université Rennes 2 a été annulée in extremis pour des raisons de « sécurité ». La France Insoumise voit dans cette interdiction une « signification politique évidente dans le contexte électoral » des élections européennes.

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Jean-Luc Mélenchon et Emma Fourreau, neuvième sur la liste de La France insoumise aux élections européennes, étaient invités par le syndicat étudiant Union pirate de l’université rennaise. Mais « la sécurité de l’événement ne pouvait pas être garantie », a assuré à l’AFP la direction de l’université qui a dit avoir reçu « un mail de menace ». « Le risque a été confirmé par la préfecture », a ajouté la même source.

« Nous étions prêts à maintenir la conférence pour que ça se passe dans de bonnes conditions, en accord avec la préfecture », a estimé de son côté l’entourage de Jean-Luc Mélenchon, précisant que « plus de mille personnes » devaient participer à cette rencontre.

Mélenchon et LFI ont des « doutes sur la menace »

Dans un communiqué sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis ont « exprimé (leurs) plus vifs doutes sur la réalité de cette menace », le mail reçu par la présidence de l’université évoquant, selon eux, une « menace d’attentat islamiste ».

« Nous pensons qu’il s’agit d’une opération islamophobe d’intimidation, comme nous l’avons déjà connu à Bordeaux en octobre dernier, avec le même résultat d’interdiction, suivi d’une campagne de vantardises de l’extrême droite se réjouissant d’avoir rendu impossible notre présence », poursuivent-ils, jugeant cette décision « liberticide ».

Dans une vidéo publiée sur X, Jean-Luc Mélenchon a déploré « les délais » dans lesquels il a été informé de l’annulation. « Nous prenons toujours au sérieux les menaces et les moyens de sécurité qu’il faut mettre en place », a déclaré le dirigeant.

Le triple candidat à la présidentielle ajoute que LFI a échangé avec la préfecture pour mettre en place un dispositif de sécurité adapté mais que ce dernier a été « refusé » par l’université. « Nous avons le sentiment d’avoir affaire à une provocation », indique-t-il. Dans son communiqué, LFI estime que « cette interdiction (...) prend une signification politique évidente dans le contexte électoral et dans celui de Rennes en particulier.  »

En octobre, une conférence du chef de file de LFI à l’université de Bordeaux avait été annulée quelques jours avant pour des « risques de troubles à l’ordre public ». Selon LFI, la faculté avait reçu « beaucoup de menaces d’extrême droite ».

Le fondateur du mouvement, qui figure sur la liste de Manon Aubry en position non éligible, multiplie les déplacements de campagne. Au-delà des européennes, il assume de faire du scrutin du 9 juin une forme de « premier tour » de la présidentielle 2027 à propos de laquelle il refuse soigneusement d’exclure sa propre candidature.

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