La compositrice américaine Pauline Oliveros est morte

Pauline Olivets à Los Angeles en 1986

Accordéoniste, inventeuse, pionnière de la musique électronique, la musicienne américaine avait 84 ans.

De l'enfance à la maturité, la vie de la musicienne, compositrice, performeuse et inventeuse Pauline Oliveros fut autant une affaire d'invention que d'écoute. Très sensible depuis son plus jeune âge à la musique naturelle de l'environnement - celle dont John Cage fit l'essence conceptuelle de son oeuvre avec la composition de 4'33'' en 1952 -, la musicienne américaine aboutit après deux décennies de recherches musicales, philosophiques et spirituelles (et la visite d'une citerne désaffectée, enterrée cinq mètres sous terre, en 1989) au concept de «deep listening» (écoute profonde), qui désigne «une esthétique basées sur des principes d’improvisation, de son électronique, de rituel, d’enseignement et de méditation. Cette esthétique vise à inspirer autant les interprètes chevronnés que les débutants vers une pratique de l’art de l’écoute et des réponses appropriées aux conditions environnementales, autant en solo qu’au sein de grands ensembles instrumentaux».

Membre fondatrice, aux côtés de Morton Subotnick, Terry Riley ou Steve Reich du San Francisco Tape Music Center, centre nevralgique de la musique électronique américaine qui fut intégré au Mills College à la fin des années 60, elle participa largement à l'essor de la musique minimaliste, même si son nom est moins connu que ceux de La Monte Young, Riley ou Reich. Férue d'arts martiaux et de méditation, accordéoniste fervente et lesbienne engagée, elle joua également un rôle essentiel dans l'avènement de la contre-culture new age, dont les enseignements libertaires débordent largement du cadre de l'avant-garde institutionnelle, même si elle ne cessa jamais d'enseigner à l'université.

Largement redécouverte et réhabilitée à partir de la fin des années 90 grâce à l'activisme de certains labels (Table of the Elements, HatART, Sub Rosa) et de musiciens (...)

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