Complicité de crime raciste: la cour d'assises du Nord condamne l'ex-élève militaire à 10 ans de prison

Il a été déclaré coupable de
Il a été déclaré coupable de

La cour d'assises du Nord a condamné vendredi Adryan C. à 10 ans de réclusion criminelle, déclaré coupable de "complicité de tentative d'assassinat" raciste pour avoir aidé un ami à tirer à Cambrai sur un étranger, le lendemain des attentats du 13 novembre 2015.

Il encourait la réclusion à perpétuité

Le jeune homme, bientôt 24 ans, exclu pour problème de santé d'une école de sous-officiers, conduisait la voiture à bord de laquelle se trouvait son ami Josué qui a tiré devant un kebab, blessant dans le dos un Turc d'origine kurde par "vengeance", avant de se suicider quelques heures plus tard.

La peine prononcée, assortie de 15 ans d'interdiction de détenir une arme, est conforme aux réquisitions de l'avocat général Rémi Schwartz. L'accusé encourait la réclusion à perpétuité.

"C'est une peine sévère mais pas disproportionnée", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la défense, Me Pierre-Jean Gribouva, qui ne fera pas appel.

L'homme reconnait sa "part de responsabilité"

En cette soirée du 14 novembre, Josué a utilisé l'arme à feu qu'avait apportée Adryan, trouvée au domicile de son père, pour "se faire du bougnoule". Adryan, qui était au volant de la Clio, l'a conduit devant le restaurant en lui montrant de potentielles victimes.

"Je regrette (...) je n'aurais jamais voulu que ça arrive", avait lancé mercredi l'accusé. "Je reconnais ma part de responsabilité (...) pour avoir abdiqué rapidement aux ordres, m'être montré passif".

Quelques heures avant les faits, avec Eve, l'amante des deux hommes - qui a bénéficié d'un non-lieu -, ils s'étaient introduits chez une connaissance où Josué avait tiré une première fois, blessant une adolescente accompagnée de son petit ami maghrébin.

Un repère de "racistes"

Avec Eve, ils s'étaient ensuite rendus en ville pour chercher de l'alcool, de la drogue, et rejoindre un rassemblement en hommage aux victimes des attentats de Paris. Adryan Colombo avait expliqué à la cour avoir tenté de cacher l'arme, en vain, alors que Josué, "énervé, excité", "disait qu'il voulait se faire des bougnoules".

Pendant quatre jours, la cour a décortiqué le milieu xénophobe du trio qui fréquentait depuis quelques mois la même discothèque belge, décrite selon plusieurs témoignages comme un repère de "racistes" et de trafic de drogues.

Article original publié sur BFMTV.com