« Complément d’enquête » sur France 2 : Emmanuelle Wargon dénonce une séquence « tronquée pour faire le buzz »

TÉLÉVISION - « Est-ce qu’on peut couper trente secondes ? Je voudrais juste réfléchir à comment je réponds ». Avec cette phrase, prononcée dans un extrait de l’émission Complément d’enquête diffusée jeudi 7 mars sur France 2, Emmanuelle Wargon semblait plus que mal à l’aise.

La présidente de la Commission de Régulation de l’énergie (CRE), interrogée pour les besoins du dernier numéro du magazine d’investigation, avait été présentée en difficulté dans cet extrait particulièrement relayé et servant de promotion à l’émission dont le sujet était « Électricité : l’injuste prix ».

Une séquence qui avait forcément provoqué moqueries et invectives contre Emmanuelle Wargon, qui demandait un simple temps de réflexion pour « répondre proprement » à la question : « Est-ce que vous vous dites aujourd’hui que les clients payent le juste prix de leur électricité ? ».

Cet extrait avait d’ailleurs été relayé par le présentateur de l’émission Tristan Waleckx, non sans une certaine ironie face à l’hésitation et au manque d’aplomb apparent de l’ancienne ministre déléguée chargée du Logement.

Muette jusqu’alors, Emmanuelle Wargon s’est donc permis de répondre à Complément d’enquête après la diffusion de l’émission jeudi soir. Et la présidente de la CRE semblait passablement remontée contre les méthodes de l’émission de France 2.

« Séquence tronquée juste pour faire le buzz »

« Tiens, après avoir profité du buzz chez les boomers, en me faisant passer pour une idiote, Complément d’enquête essaye de se redonner de la tenue. Trop facile, trop tard #RireGras », a-t-elle écrit sur X, en réaction au tweet de l’émission dévoilant l’intégralité de sa réponse à la question évoquée plus tôt.

Une réponse de près d’une minute détaillant sa pensée, notamment sur certaines pratiques « spéculatives », « négatives ou déviantes » qui peuvent artificiellement faire monter les prix de l’énergie dans l’Hexagone.

Mais Emmanuelle Wargon a également profité de cette mise en lumière pour tacler les méthodes de l’émission. « Le ’journalisme’ ici c’est 1h30 d’interview dans nos locaux, l’utilisation de notre travail, et une séquence tronquée juste pour faire le buzz », a-t-elle lâché dans un second message.

L’ancienne ministre du gouvernement Castex assume d’ailleurs sa posture mise en avant par la promotion de l’émission, estimant être « fière de réfléchir avant de parler ». Elle conclut d’ailleurs cette prise de parole par un dernier tacle pour l’émission de Tristan Waleckx, en déclarant que sa réponse n’intéressait clairement pas Complément d’enquête.

Celle qui fut aussi Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire sous Édouard Philippe a également estimé avoir été « naïve » en acceptant de répondre aux questions de l’émission. « J’avais confiance dans le service public », ajoute-t-elle en réponse à un message indigné par cette séquence.

Bien que critiqué sur cette séquence, l’émission de France 2 a toutefois été saluée pour son travail d’investigation réalisé en partenariat avec la Revue XXI, Le Monde évoque à ce titre un « reportage d’utilité publique » en pleine crise énergétique.

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