Comparutions immédiates : «Qu’aurait-il été soupçonné de faire avec un tuba ?»

Des avocats des prévenus lors des comparutions immédiates de gilets jaunes, lundi, au palais de justice de Paris.

Au tribunal correctionnel de Paris lundi, les personnes arrêtées préventivement ou en marge des rassemblements de samedi se sont succédé à la barre.

Comme la semaine dernière, le défilé continue. Des provinciaux, la trentaine, mâles, courte barbe, fumeurs de joints occasionnels, casier judiciaire pas toujours vierge. Tous poursuivis en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Paris. Une caricature de prévenus loin de la figure de militants d’extrême droite ou gauche, l’accusation leur reprochant une «participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations». Comme si, une fois de plus, les forces de l’ordre avaient manqué leurs cibles véritables.

Arrive ainsi à la barre Xavier, poursuivi pour «jet de projectiles sur les forces de l’ordre». Il admet avoir «fait le kéké» sur les Champs-Elysées, jeté «un petit caillou» sur les CRS. Son avocate s’insurge : «On parle de violence sur les forces de l’ordre, mais il n’y a pas de victimes alors que lui a pris une “Flash-Ball” dans le ventre. La violence appelle la violence, mais son caillou n’a touché aucun policier.» Le parquet ne se démonte pas pour si peu : «Il serait là par hasard, lui-même s’est présenté en première ligne sur les Champs-Elysées.» Puis déboule Thierry (1), interpellé au milieu de la nasse. Dans la même veine, son avocate reconstitue le contexte : «Dans un Etat centralisé, mieux vaut manifester à Paris qu’à Annecy.» Elle peste contre l’accusation de «groupement armé», tempérée par le président du tribunal : «On n’en est pas encore là…» Avant de dénoncer derechef : «Cette vague d’arrestations préventives traduit plus une dérive autoritaire qu’un Etat de droit.» Entre les interruptions d’audiences passent les relaxes ou les condamnations à minima – de trois à six mois de prison, peines qui ne seront jamais exécutées, car aménageables. Avant de repartir sur une nouvelle salve de dossiers.

Canne de golf

C’est au tour de Damien déboule ainsi à la barre. (...)

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