Les communautés de fans, un poids politique de plus en plus lourd
Vous avez déjà campé devant une salle de concert pour ne pas rater l’arrivée de votre idole ? Ou tenu un blog pour y chanter ses louanges ? C’est un début, mais, pour être qualifié de fan aujourd’hui, il en faut un peu plus.
La passion des fans peut soulever des montagnes. Que ce soit pour populariser leur idole, changer l’intrigue d’une série… ou entrer dans l’arène politique, comme le raconte Polygon, un site spécialisé dans la culture web.
Car, en 2023, tout s’est accéléré. “À l’heure où les communautés de fans recrutent plus que jamais”, souligne Polygon, elles peuvent “exercer une véritable influence politique et sociale, que ce soit sur les conseils de leur idole ou de leur propre initiative”, abonde le site anglophone The Week.
Porter “son” artiste au sommet à l’ère numérique, cela peut passer par “fabriquer un magazine”, “lancer une tendance autour d’un personnage ou d’une vedette” (comme ce fut le cas de Pedro Pascal, la star de The Last of Us) ou “créer un nouveau mème”, raconte Polygon.
Les réseaux de fans sont de plus en plus établis, et leur organisation mieux rodée, décrypte The Week.
Cette année, ils étaient sur les piquets de grève pour soutenir les revendications de la Writers Guild of America, les syndicats de scénaristes. “Les fans se sont démenés pour diffuser des informations sur les moyens les plus efficaces de soutenir cette grève”, relève Polygon.
Lorsque les fans se mêlent de politique, là aussi, tout va plus vite. The Week cite l’exemple de la BTS Army, la communauté ultrafidèle du boys band sud-coréen.
À son actif, des millions d’euros recueillis pour le mouvement Black Lives Matter ou des ONG défendant les droits humains, mais aussi une tentative de sabotage d’un meeting de Donald Trump via l’achat de centaines de billets…
Sans compter que ces fans peuvent faire et défaire une élection. En 2022, une branche des fans de BTS a milité pour qu’un grand nombre de jeunes s’inscrivent à sur les listes électorales au Brésil, dans le but d’empêcher la réélection du président de l’époque, Jair Bolsonaro, à l’élection présidentielle, comme l’avait révélé la MIT Technology Review.
[...] Lire la suite sur Courrier international