La Commission européenne veut lutter contre la corruption en Europe et à l’échelle mondiale
Renforcer la lutte contre la corruption dans l'UE et à l'échelle mondiale. C’est l’ambition du paquet présenté mercredi par La Commission européenne.
L'institution veut harmoniser entre les 27 la définition des infractions pénales telles que le trafic d'influence, l'abus de fonctions ou encore le détournement de fonds. Elle propose aussi un renforcement des sanctions nationales dans les affaires de corruption.
"Nous constatons qu'il existe de nombreuses différences entre les définitions nationales de la corruption, qui sont trop importantes, et les peines qui y sont attachées. Cela rend également les enquêtes transfrontalières plus difficiles et crée des failles qui sont utilisées par les criminels", explique la vice-présidente de la Commission Věra Jourová.
L'un des éléments de la proposition concerne également la lutte contre la corruption hors d'Europe. Selon le paquet de la Commission, l'Union pourrait interdire l'entrée et décider un gel des avoirs des personnes ou des entités de pays tiers auteurs d'actes de corruption graves.
Mais la société civile européenne souligne que des eurodéputés, des assistants parlementaires et des responsables d'ONG ont été arrêtés en décembre dans un retentissant scandale de corruption au Parlement européen. Elle appelle donc l'UE à balayer devant sa porte avant de s'attaquer aux suspects à l'étranger.
Pour Roland Papp, chargé de politique à Transparency International, c’est une question de crédibilité "si les ressortissants de l'UE jouissent d'une telle impunité dans leur pays. Il est donc très important de s'assurer que l'UE intensifie son travail au niveau national à cet égard."
Selon la Commission, les affaires de corruption font perdre chaque année 120 milliards d'euros à l'économie de l'Union et érodent la confiance des citoyens envers les institutions démocratiques.