Commission d’enquête sur la TNT : le rapporteur LFI furieux après une fuite dans la presse

Aurélien Saintoul, rapporteur de la commission d’enquête sur la TNT et député LFI (archive 13 février 2023)
LUDOVIC MARIN / AFP Aurélien Saintoul, rapporteur de la commission d’enquête sur la TNT et député LFI (archive 13 février 2023)

POLITIQUE - « Le service gouvernemental de l’information fait bien son boulot ». Le rapporteur de la commission d’enquête sur la TNT et député LFI, Aurélien Saintoul, n’y va pas par quatre chemins pour critiquer la fuite dans la presse d’une information au sujet du rapport qu’il a rédigé. Selon franceinfo et l’AFP, ce mardi 7 mai, la majorité des membres de la commission refusent de signer le document. Les élus doivent se prononcer à l’Assemblée ce mardi en fin d’après-midi.

Bataillon chez Hanouna, apogée d’une commission d’enquête qui a viré au grand n’importe quoi

« Ça va franceinfo, ça vous dérange pas de faire un papier sur un rapport qui n’est pas encore public sans même consulter le rapporteur sur son contenu ou ses motivations ? » a interpellé Aurélien Saintoul mécontent sur X (ex-Twitter).

Pour rappel, cette commission de l’Assemblée, qui a connu un fort écho médiatique, avait pour objet d’étude l’attribution et le contrôle des fréquences de la télévision numérique hertzienne. Plusieurs auditions ont été très commentées, notamment celle de l’animateur de Touche pas à mon poste, Cyril Hanouna, celle du présentateur de Quotidien Yann Barthès ou encore le passage du président de la commission, Quentin Bataillon, dans l’émission TPMP sur C8, le 2 avril dernier.

Depuis six mois et à l’initiative de LFI, la commission a aussi auditionné le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, les patrons de nombreuses chaînes publiques comme privées, ainsi que les animateurs vedettes de C8 et CNews comme Pascal Praud. Au menu : la question du contrôle des chaînes, celle d’un renforcement des sanctions en cas de non-respect de leurs obligations, et encore celle du pluralisme.

« Statu quo »

Interrogé sur le fond et le refus de parlementaires de signer le rapport final de cette commission, lors d’une conférence de presse des insoumis ce mardi 7 mai, le rapporteur Aurélien Saintoul a dénoncé une « tentative de censure ». « Les macronistes, main dans la main avec les grands groupes, cherchent à préserver le statu quo et certains grands patrons qui ont décidé de faire main basse sur l’audiovisuel », a-t-il précisé, citant nommément Canal+, possédé par le milliardaire Vincent Bolloré.

« Nous sommes dans une situation non pas de blocage mais de chantage » a dénoncé le parlementaire. Dans le détail, selon franceinfo et l’AFP, seize députés de la majorité présidentielle et LR lui demandent de retirer 19 de ses 43 propositions, en échange de quoi ils signeront le rapport. Dans le cas contraire, le document sera enterré, sans être rendu public - un cas rarissime. Les membres de la commission d’enquête doivent voter et se prononcer ce mardi en fin d’après-midi sur la publication ou non du texte.

Règlement violé

M. Saintoul prévoit en outre deux signalements à la justice, après étude de documents et auditions des responsables de chaîne, a-t-il indiqué sans autre précision. Il a ajouté « j’observe d’ailleurs qu’ils (les seize députés Renaissance, Modem, Horizons et LR, NDLR) ont décidé de rendre public une partie des propositions. Ils ont donc violé le règlement puisqu’il y a un embargo sur ce rapport ».

Le président de la commission d’enquête Quentin Bataillon (Renaissance), qui n’était pas joignable ce mardi matin, avait prévu initialement de joindre en annexe du rapport ses propres propositions, le tout devant être publié le 14 mai.

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