Comment survivre au confinement quand on est claustrophobe ?

Comment survivre au confinement quand on est claustrophobe ?

Le confinement est une période particulièrement angoissante pour les personnes qui ne supportent pas l’enferment. Comment surmonter cette épreuve ? Liliane Holstein, psychanalyste, nous livre quelques conseils.

“Dans la vie de tous les jours, les claustrophobes imaginent des scénarios à la pelle pour se sortir d’une situation qu’ils ne maîtrisent pas. Leur priorité, c’est le contrôle”, affirme Liliane Holstein, psychanalyste et auteur du livre Le burn out parental aux éditions Josette Lyon. “L’enfermement accentue ces troubles. Il leur est impossible de contrôler les événements”, explique-t-elle. Le fait de connaître une date de déconfinement, je pense que c’est déjà une bonne chose”, estime la spécialiste. “Pour eux, c’est une date d’espoir”.

Mais alors, comment reprendre le dessus et apaiser les tensions internes quand on est un grand anxieux ? “Il faut apprendre à faire la part des choses”, estime Liliane Holstein. “Se demander ce qui est vraiment grave ou non, et surtout relativiser”. Il n’est certes pas facile de vivre cette période de confinement liée à l’épidémie de coronavirus mais cette situation n’est pas si grave au regard de la maladie d’un être cher ou la perte d’un proche. “En une fraction de seconde, tout peut basculer”, indique la psychanalyste. Dans ces moments-là, même les plus anxieux trouvent des ressources et apprennent à relativiser.

D’ailleurs pour Liliane Holstein, cette période est parfaite pour apprendre à développer ses sens, ce que l’on oublie souvent de faire dans notre quotidien. “On a la chance de pouvoir sortir une fois par jour. Il faut savoir apprécier ces moments, regarder les arbres, écouter les oiseaux qui chantent… Une heure de liberté pendant cette période vaut bien cinq ou six heures en temps normal”, déclare-t-elle avant d’ajouter : “On risque de s’apercevoir qu’au final, nous ne profitons même pas de cette chance que l’on a au quotidien”.

S’ouvrir au monde

Pour “se détendre”, les claustrophobes peuvent aussi s’adonner à des activités relaxantes, comme la méditation. Liliane Holstein recommande, entre autres, d’écouter des podcasts “sympa, joyeux” plutôt que de regarder en boucle les chaines d’information. “Cela procure une sensation d’ouverture, d’optimisme”.

Ce besoin d’ouverture, c’est notamment de cela dont il est question lorsque l’on souffre de claustrophobie. “Je ne peux que conseiller de limiter le plus possible le temps d’écran. Les écrans rétrécissent le champ de vision. Il faut au contraire regarder vers l’extérieur en ouvrant la fenêtre”. Un bon moyen de commencer à retrouver la liberté…