Comment est élu le président de l'Assemblée nationale ?

L'élection, qui aura lieu jeudi 18 juillet pourrait être décisive pour établir le nom du Premier ministre à en croire les informations du Parisien.

Le poste de président de l'Assemblée nationale sera très convoité (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
Le poste de président de l'Assemblée nationale sera très convoité (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Qui pour succéder à Yaël Braun-Pivet au perchoir ? Le poste prestigieux de président de l'Assemblée nationale, quatrième personnage de l'État qui a le pouvoir de nomination au Conseil constitutionnel ou à l'Arcom et dirige les débats lors des séances publiques, sera une nouvelle fois très convoité.

Mais l'attribution de ce poste-clé, prévue le 18 juillet à partir de 15 heures, est très floue au vu du relatif équilibre entre les trois grands blocs politiques. De la couleur politique du président de l'Assemblée nationale pourrait en effet découler le nom du Premier ministre.

De quoi augmenter l'enjeu autour de l'attribution de ce poste, déjà clé en temps normal. Car selon Le Parisien, "si le Nouveau Front Populaire monte au Perchoir, cela voudra dire que la majorité dans l’hémicycle est chez eux. Le président les appellera pour former un gouvernement (...) si au contraire (...) ils ne parviennent pas à imposer leur candidat et que c’est une figure du bloc central qui est élue, alors il en tirera les mêmes conclusions", glisse un des stratège du chef de l'État au quotidien. En gros, la couleur politique du président de l'Assemblée déterminera celle du Premier ministre, selon ce conseiller.

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L'élection du président de l'Assemblée nationale est prévue pour la première séance publique, jeudi 18 juillet, qui sera présidée par le doyen d'âge, le RN José Gonzalez, à partir de 15 heures. Les 577 députés élus lors des élections législatives se rendront alors, tour à tour, pour voter à la tribune, pour un vote à bulletin secret.

Deux tours sont prévus. Mais si à l'issue de ces deux tours aucun des candidats n’obtient la majorité absolue (289 voix), alors un troisième tour sera organisé au terme duquel celui qui obtiendra la majorité relative l’emportera.

Mais preuve de l'incertitude autour de cette élection, les candidats ne sont pas encore connus. Traditionnellement, chaque groupe parlementaire présente un candidat. Sauf que les groupes parlementaires eux-mêmes ne sont pas encore tous constitués.

Par exemple, au sein de Renaissance, certains réfléchissent à quitter le groupe pour créer un autre groupe représentatifs de l'"aile gauche" de la macronie. Les députés "purgés" de LFI ont eux demandé aux écologistes et aux communistes la création d'un grand groupe, tandis que d'autres proposent un groupe unique au Front Populaire.

Au sein de tous ces députés, certains ont déjà fait acte de candidature. C'est le cas de Sandrine Rousseau pour les Écologistes, qui a indiqué qu'elle "aimerait bien" candidater à ce poste sur Sud Radio, tandis que selon l'Humanité, le nom de Cyrielle Chatelain revient avec insistance et pourrait être la candidate officielle.

Du côté du camp présidentiel, l'ex-présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a affirmé sur France inter ce mardi sa volonté rester à son poste. En 2022, elle avait été désignée comme candidate par la majorité lors d'un vote interne face à Éric Woerth, Barbara Pompili, Joël Guiraud, Sophie Errante et Roland Lescure.

Elle avait ensuite remporté l'élection face à Annie Genevard (LR) Sébastien Chenu (RN), Fatiha Keloua-Hachi (Nupes) et Nathalie Bassire (Liot).

D'éventuelles alliances, notamment entre Renaissance et LR, pourraient permettre d'éclaircir la situation en vue du vote du 18 juillet.