Comedy Clubs: une charte pour lutter contre le sexisme dans le milieu du stand-up

Une soixantaine de théâtres et Comedy Clubs ont signé cette charte qui tend à prévenir les dérapages sexistes dans ce milieu très masculin.

59 lieux d'humour parisiens, théâtres et Comedy Clubs, ont signé une charte de bonne conduite rédigée par des femmes du secteur. Intitulé Dans ce Comedy Club, ce texte appelle à prévenir les violences sexistes et sexuelles au sein des établissements et à tendre vers plus de parité dans ce milieu très masculin, secoué par son propre #MeToo.

Jessie Varin, directrice artistique de la péniche théâtre La Nouvelle Seine (Paris Ve) et l'une des femmes à l'origine de l'initiative, expose la démarche dans les colonnes du Parisien ce jeudi 18 avril.

"Dans ce Comedy Club, on condamne toutes les formes de violences et de harcèlements sexistes et sexuels (...) avant, pendant et après les représentations", peut-on lire dès les premières lignes de la charte.

"(Il y a) un vrai décalage entre le vécu des femmes et le ressenti de mes pairs issus d’une certaine génération, qui expriment encore une forme de sexisme très intériorisée", dénonce Jessie Varin au quotidien.

Elle évoque le malaise des femmes humoristes, qui ont "parfois peur de tester des passages sur des sujets plus perso (...) pour lesquels certains publics ne sont peut-être pas encore assez ouverts", le "sexisme dans les loges", les "petites remarques qui déstabilisent."

"Quinze artistes masculins et une seule nana"

Les signataires de la charte s'engagent également à "tendre vers un line-up (programmation, NDLR) plus paritaire", en programmant "au minimum deux artistes femmes et/ou personnes sexisées par soirée", comme écrit dans le texte. Car si Jessie Varin concède qu'"il y a moins de femmes humoristes", elle souligne malgré tout un problème:

"Je vois encore des plateaux avec quinze artistes masculins et une seule nana", regrette-t-elle. "Ce que l’on préconise, c’est d’avoir au moins deux femmes par soirée, pas forcément sur le même plateau, de ne pas les isoler (...) L'idée de cette charte est de leur créer un espace de travail plus safe."

Affaire retentissante

La publication de cette charte intervient alors que le milieu du stand-up est bousculé par les accusations qui pèsent sur l'humoriste Seb Mellia. En janvier dernier, la comique belge Florence Mendez a révélé sur Instagram avoir reçu les témoignages de 31 femmes dénonçant le comportement du jeune homme.

Dans une enquête publiée début mars par le magazine Télérama, onze femmes ont également témoigné d'agissements commis entre 2010 et 2022 par Seb Mellia, certaines l'accusant même d'agressions sexuelles ou de viols.

Seb Mellia, lui, dément ces accusations et affirme - par la voix de son avocate - "n'avoir jamais eu vent d'une quelconque souffrance ni d’un quelconque grief de la part d’une partenaire, et encore moins d’une accusation de viol ou de tout autre comportement délictuel".

Article original publié sur BFMTV.com