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Des combattantes ukrainiennes chantent "Bella Ciao" dans leur tranchée

Des soldates ukrainiennes chantent
Des soldates ukrainiennes chantent

Depuis l'Iran jusqu'en Ukraine. Ces derniers temps, l'hymne antifasciste italien Bella Ciao a souvent été entonné - à chaque fois traduit dans la langue locale - au moment de dire son opposition à un régime d'oppression. Mais si à Téhéran, c'est contre la tyrannie de son gouvernement qu'une jeune femme en a livré une reprise persane, en Ukraine, le morceau sert à dénoncer l'invasion russe et à incarner la résistance face à elle.

Chanter en rechargeant sa mitraillette

Ainsi, une vidéo où deux soldates de l'armée ukrainienne chantent Bella Ciao dans leur propre langue a connu mercredi un grand succès sur les réseaux sociaux. On y voit - et surtout on y entend - les deux jeunes femmes déclamer le texte sur l'air bien connu, au fond d'une tranchée.

L'une d'entre elles profite d'ailleurs de l'intermède musical pour recharger le magasin de sa mitraillette. Le cadre, la chanson: leur interprétation a plu car les vidéos de leur performance ont cumulé plus d'un million de vues depuis leur mise en circulation.

Il faut dire que si la séquence a bénéficié mercredi d'un regain d'intérêt international, elle a été postée une première fois à la mi-juin.

Retour aux origines

Frida Ghitis, une journaliste de CNN qui a relayé mercredi la vidéo sur son compte Twitter, a de surcroît noté la forte présence de femmes dans l'armée ukrainienne, dont elles constituent, selon elle, 22% des effectifs.

Et si elles étaient auparavant souvent cantonnées aux tâches logistiques ou liées aux soins, elles ont désormais pris toute leur place au front à l'évidence.

Ces multiples interprétations féminines de Bella Ciao résonnent enfin comme un retour aux origines. Car avant même d'exprimer les sentiments des antifascistes italiens contre Mussolini - et bien avant de connaître une gloire plus pop et dépolitisée à travers la série La Casa de Papel - la chanson portait la voix des mondines - comme nous l'apprend ici RadioFrance -, des travailleuses agricoles s'échinant dans les rizières et qui poussaient ce lamento pour dénoncer leurs conditions.

Article original publié sur BFMTV.com