Violents combats dans l'est de l'Ukraine, près de Donetsk

KIEV (Reuters) - Un millier de combattants séparatistes, appuyés par l'artillerie et des blindés, ont lancé une offensive dans la nuit de mardi à mercredi contre les positions de l'armée gouvernementale à l'ouest de Donetsk, a annoncé l'armée ukrainienne. Il s'agit des combats les plus violents dans l'est de l'Ukraine depuis plusieurs mois. En février, un accord de cessez-le-feu a été conclu à Minsk, la capitale biélorusse, mais il a été régulièrement violé depuis lors. A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a imputé ces nouveaux affrontements aux "provocations" de l'armée ukrainienne. "Nous suivons de très près la situation et nous sommes profondément inquiets face aux provocations des forces armées ukrainiennes qui sont, autant qu'on puisse le savoir, à l'origine de cette situation", a-t-il dit à des journalistes. A Washington, le département américain d'Etat a fait part de son trouble. De telles attaques sont inacceptables et pourraient aboutir à des "coûts additionnels" pour la Russie, a déclaré la porte-parole du département d'Etat. "La Russie porte une responsabilité directe pour éviter de telles attaques et faire appliquer le cessez-le-feu", a poursuivi Marie Harf. Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé qu'une attaque rebelle contre la ville de Maryinka, à 15 km à l'ouest de Donetsk, bastion des séparatistes, avait été repoussée. Les insurgés, pour leur part, ont démenti mener des actions offensives et ont accusé les gouvernementaux d'avoir tué une quinzaine de personnes dans des bombardements. "A 03h00 (00h00 GMT), l'ennemi a commencé un bombardement massif de nos positions près de Maryinka et de Krasnogorivka (...) Il a utilisé des chars et de l'artillerie", a déclaré lors d'un point de presse à Kiev le porte-parole de l'armée ukrainienne, Andriy Lissenko. Les tirs ont duré près de douze heures avant de cesser, a précisé le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak. "Pour l'instant, l'offensive est stoppée", a-t-il ajouté. "Pour répondre aux attaques, nous avons été contraints d'utiliser de l'artillerie lourde", a dit un autre porte-parole militaire ukrainien, Oleksiy Mazepa. Un chef rebelle, Vladimir Kononov, a déclaré qu'une quinzaine de combattants et de civils avaient été tués par les bombardements du côté des séparatistes, rapporte le service de presse des insurgés DAN. Les tirs ont provoqué des coupures d'électricité dans deux mines de la région, celles de Skotchinski et de Zassiadko, et plus de 900 mineurs ont été un moment bloqués sous terre. Près de Louhansk, ville tenue par les rebelles, deux civils, un homme de 67 ans et sa femme de 64 ans, ont été tués mercredi matin par un obus de mortier tiré par les séparatistes qui a touché leur voiture, à 20 km de la ligne de front, ont annoncé les autorités locales. Le gouverneur pro-Kiev de la région, Hennadiy Moskal, a mis en cause les rebelles qui font de temps en temps des incursions dans ce secteur. (Pavel Polityuk et Alessandra Prentice, avec Gleb Garanich et Denis Dyomkin; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)