La Colombie résout le mystère qui planait autour de la casquette du président Petro

C’était pratiquement devenu une affaire d’État en Colombie. Pendant deux mois, toutes sortes de théories ont été émises autour de la casquette qu’avait décidé de porter en permanence Gustavo Petro. L’accessoire “est devenu un mystère, car de nombreux citoyens se demandaient” pourquoi le président “se couvrait la tête même dans les espaces clos”, rappelle le journal El País de Cali.

Certains ont assuré que le premier dirigeant de gauche de Colombie essayait de s’attirer les faveurs de l’armée, alors que la guerre reprend dans plusieurs régions du pays. D’autres ont parlé de chimiothérapie, voire de rituels sataniques. C’est le cas de la sénatrice de droite María Fernanda Cabal, qui a affirmé que Petro devait “passer trois mois sans cheveux, dans le cadre d’un rituel de santería réalisé avec sa vice-présidente, Francia Márquez. Une croyance née dans les Caraïbes, qui mêle pratiques chrétiennes et croyances africaines.

Le fait que Petro ait offert une casquette à son allié et homologue brésilien Lula da Silva, puis reçu le Vénézuélien Nicolás Maduro sans enlever la sienne, n’a rien fait pour arranger les choses.

Opération esthétique

Mais la vérité est finalement beaucoup plus prosaïque. Lors de l’investiture du nouveau chancelier, Gilberto Murillo, Petro est finalement apparu sans son accessoire fétiche. Et d’après ce qu’écrit depuis Bogota El País America : “La tête du président a changé par rapport à la dernière fois qu’on l’a vue.” Selon une source proche de la présidence, et trois chirurgiens médicaux interrogés par le journal, “l’explication est claire : Petro s’est fait implanter des cheveux”.

De quoi donner du grain à moudre à quelques détracteurs, qui considèrent qu’un homme de gauche ne devrait pas dépenser autour de 2 700 dollars (2 500 euros) pour une opération esthétique. Mais surtout, de quoi donner naissance à de savoureux mèmes, dont un, partagé par la propre fille du président, Andrea Petro, où on le voit coiffé d’une abondante crinière de prince charmant.

Dans un pays comme la Colombie, où l’esthétique est primordiale et où les concours de beauté mobilisent une bonne partie de la nation, le mystère autour de la casquette du président aura au moins eu le mérite de détourner quelque peu l’attention d’une actualité morose, partagée entre la reprise du conflit avec les dissidences de la guérilla des Farc et les scandales de corruption qui entachent la campagne présidentielle.

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