En Colombie, polémique autour d’un journal lancé par le gouvernement Petro

Le lundi 15 janvier a commencé à circuler en Colombie le journal Vida, imprimé par le gouvernement de Gustavo Petro et tiré à 500 000 exemplaires en couleur. Il est le fruit d’une stratégie censée mettre en valeur les avancées de son administration, rejetée par 66 % de ses concitoyens, selon un sondage d’Invamer Poll, et crée déjà une vive polémique.

“Ce n’est pas un journal pour intellectuels. Nous voulons qu’il parvienne aux lecteurs colombiens là où la télévision et Internet ne passent pas”, a déclaré au site de la présidence Augusto Cubides, directeur du bulletin de 24 pages rédigé par le ministère des Communications, qui sera diffusé gratuitement tous les mois dans les principales villes du pays.

Mais, selon la revue Cambio :

“Avec cette stratégie, le gouvernement espère surtout concurrencer les médias traditionnels avec lesquels il s’est tant disputé depuis le début de son mandat.”

Et, d’après la revue Semana, “elle suscite la controverse, certains secteurs politiques ayant averti qu’il s’agissait d’‘autopromotion’ du président Petro, avec l’argent du peuple colombien”.

Un contrat en or

Le contrat pour l’impression et la distribution de Vida passé avec le service postal national pèse 653 millions de pesos, soit environ 165 000 dollars pour six tirages qui totaliseront 500 000 exemplaires, dont 160 000 pour le premier numéro, détaille le site d’info La Silla Vacía.

De quoi faire bondir la sénatrice du parti de droite dure Centro Democrático, María Fernanda Cabal, qui compare la gazette au journal Granma, organe de propagande du gouvernement cubain, et qui dénonce sur X le fait que “Petro et ses partisans, qui parlent tant de sauver l’environnement, prévoient d’imprimer 500 000 exemplaires de leurs journaux, d’utiliser 12 millions de feuilles de papier et d’abattre 1 500 arbres pour réaliser leur rêve révolutionnaire”.

La première édition de Vida concerne la réforme agraire promue par le premier gouvernement de gauche de Colombie, censée redistribuer des terres aux paysans, dans un pays où l’inégalité est à l’origine des presque soixante ans de conflits qui opposent l’armée et les paramilitaires d’extrême droite aux guérillas d’extrême gauche.

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