En Colombie, la droite s’oppose aux négociations de paix avec les groupes armés

Depuis son élection le 19 juin, le président colombien, Gustavo Petro, vit une véritable lune de miel politique. Le premier dirigeant de gauche de l’histoire du pays a réussi à réunir une coalition – certes fragile – rassemblant des partis allant de l’extrême gauche au centre droit. De plus, la cérémonie de son investiture qui s’est déroulée ce dimanche 7 août a montré l’étendue de sa popularité auprès du peuple.

Lundi 8 août pourtant est arrivée la première déconvenue. La droite radicale, qui a dû laisser à Petro les rênes du pouvoir, s’est opposée à sa proposition de négocier une paix totale avec les groupes armés. Si un premier accord, signé en 2016, a permis une baisse des violences avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la Colombie n’en a pas fini avec les groupes rebelles.

Porte-parole de cette droite dure, la sénatrice María Fernanda Cabal a déclaré lors d’une conférence de presse, citée par la revue Semana : “Le gouvernement cherche à négocier avec les mafieux et les corrompus. […] Nous nous opposerons résolument à de nouveaux coups portés aux fondations de l’édifice de la justice.” Elle a notamment critiqué les liens du mouvement armé avec le narcotrafic :

“Le nouveau gouvernement se berce d’illusions s’il pense pouvoir négocier avec le crime, car à 153 dollars le gramme de cocaïne dans les rues des États-Unis, pour chaque soumission d’un ‘capo’, deux nouvelles têtes apparaîtront.”

La sénatrice a ainsi repris la ligne dessinée par l’ex-président Álvaro Uribe (2002-2010), plutôt discret ces derniers temps car en proie à des ennuis judiciaires. Dans un plan de route pour l’opposition détaillé dans un autre article de Semana, Uribe a réaffirmé son refus de “légaliser” la drogue.

Si Gustavo Petro n’a pas formulé une telle proposition, il a déclaré lors de son investiture vouloir en finir avec la guerre contre la drogue en privilégiant une politique moins répressive et plus axée sur la prévention. La Colombie demeure le premier pays producteur de cocaïne.

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