La Colombie se décide à stériliser les envahissants hippopotames de Pablo Escobar

Après des années passées à tergiverser, la Colombie a finalement décidé de stériliser une partie des hippopotames ramenés d’Afrique dans les années 1980 par le narcotrafiquant Pablo Escobar, qui ont depuis proliféré au point de devenir un véritable problème de santé publique dans le pays.

À la mort du baron de la drogue, des “hippopotames de la cocaïne”qui n’étaient pourtant que quatre à la base – se sont échappés du zoo où ils coexistaient avec des autruches, des chameaux, des girafes et des flamants roses. Ils se sont alors répandus autour du fleuve Magdalena, où ils ont trouvé des conditions idéales de climat et d’accès à l’eau et à la nourriture pour prospérer.

Aujourd’hui, assure le journal El Espectador dans un éditorial, on estime que leur population atteint “entre 181 et 215” spécimens.

La ministre de l’Environnement colombienne, Susana Muhamad, a assuré que la stérilisation de 10 hippopotames commencerait la deuxième semaine de novembre, et qu’elle espérait que 60 subiraient le même sort d’ici à 2025. Mais d’autres mesures sont également étudiées, comme l’euthanasie ou l’envoi d’hippopotames dans d’autres pays, parmi lesquels le Mexique et l’Inde.

“Sacrifier d’autres espèces

Problème : la stérilisation, privilégiée par les défenseurs de l’environnement, ne convainc pas les scientifiques interviewés par El Espectador, qui la considèrent comme onéreuse (autour de 9 400 euros pour chaque animal) et trop lente pour empêcher la prolifération des mammifères.

Selon National Geographic, la présence des hippopotames modifie l’écosystème des rivières, “ce qui peut nuire à la survie de la loutre et du lamantin des Caraïbes, une espèce en danger critique d’extinction”. La grande quantité de déjections qu’ils expulsent contamine par ailleurs l’eau et met en danger la subsistance de quelque 160 espèces endémiques de poissons.

Pour El Espectador, “ce que ne réalisent pas ceux qui veulent les protéger à tout prix, c’est qu’en tant qu’espèce envahissante ils altèrent les écosystèmes, mettent en danger d’autres espèces locales et représentent un risque pour la santé publique. Choisir les hippopotames, c’est sacrifier d’autres espèces.”

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