Un collectif de victimes du Covid-19 réclame la suspension de l’obligation du masque à l’extérieur

Des passants tous masqués sur le vieux port de Marseille, le 26 août 2020 - Christophe SIMON © 2019 AFP
Des passants tous masqués sur le vieux port de Marseille, le 26 août 2020 - Christophe SIMON © 2019 AFP

L'intérêt de porter le masque à l'extérieur est remis en cause. Des personnes ayant été précédemment contaminées par le Covid-19 contestent cette mesure et, constituées en collectif, saisissent la justice.

"Des recours près du tribunal administratif de Paris, de Marseille, de Lyon et de Nice ont été déposés ce mercredi 2 septembre", annonce dans un communiqué Me Fabrice Di Vizio, avocat du collectif Victimes Coronavirus France.

Le port du masque "sème la confusion"

D'autres recours sont en passe d'être formulés, "aboutissant à une quinzaine", précise le communiqué. Le collectif reproche au gouvernement d'avoir trop souvent changé de version concernant l'importance du port du masque. Au début de la pandémie, l'exécutif avait en effet affirmé que le masque n'était pas recommandé, excepté pour les professionnels de santé en contact constant avec des malades.

Depuis quelques semaines, le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces publics clos et, depuis le 1er septembre, cette protection est imposée à l'école et en entreprise, hormis dans certains cas pour les travailleurs en extérieur, selon le protocole sanitaire. Par ailleurs, de plus en plus de villes ont pris des arrêtés pour rendre le masque obligatoire dehors, dans les rues. D'après Le Monde, 13.200 communes de 88 départements ont opté pour cette mesure comme Lille, Tours ou encore Biarritz.

"Pas de consensus sur les masques à l'extérieur"

"Il [le masque] est devenu un sujet semant la confusion. Or, une mesure qui n'est pas comprise ne sera jamais appliquée", écrivent-ils.

Si le collectif salue "les mesures de juillet instaurant le port du masque obligatoire en lieux clos, notamment dans les magasins", il ne comprend pas l'élargissement erratique de cette mesure à l'extérieur.

"Alors que le ministère du Travail autorise à enlever le masque dans certaines conditions, alors qu'il n'y a pas de consensus sur les masques à l'extérieur, comment justifier ces arrêtés préfectoraux qui imposent le masque à l'extérieur, ville après ville?" interroge leur avocat.

Un arrêté partiellement retoqué dans le Bas-Rhin

Par ces recours, le collectif Victimes coronavirus France laisse à la justice le soin de trancher "si, oui ou non, le port du masque obligatoire rentre dans le cadre du principe de précaution et est proportionnel à la situation". Une première réponse a été apportée ce mercredi par le tribunal administratif de Strasbourg saisi de cette question par deux praticiens hospitaliers de la région.

L'instance a "enjoint" à la préfète du Bas-Rhin de revoir substantiellement son arrêté qui imposait depuis samedi le port généralisé du masque à Strasbourg et dans les 12 autres villes du département de plus de 10.000 habitants.

La préfecture a jusqu'au "lundi 7 septembre à 12h00" pour édicter un nouvel arrêté excluant les communes et "les périodes horaires" qui ne sont pas caractérisées "par une forte densité de population" ou "des circonstances locales susceptibles de favoriser la diffusion" du coronavirus, précise le tribunal, ajoutant que faute de nouvel arrêté, l'actuel "sera automatiquement suspendu".

Article original publié sur BFMTV.com