Colas Gutman, l'irrévérencieux maître de Chien pourri : « Il faut dépasser les bornes »

Chien pourri sortira-t-il de sa poubelle ?
Chien pourri sortira-t-il de sa poubelle ?

Sadique, Colas Gutman ? Depuis 2013, et pas loin d'une quinzaine d'albums, il fait subir toutes sortes d'avanies à son Chien pourri. Un héros gentil, mais, avouons-le, pas très futé qui vit dans une poubelle avec son compère Chaplapla (ratatiné par un camion) et n'est pas près d'en sortir pour de bon. D'ailleurs, toutes ses tentatives de vivre autre chose que sa morne existence le ramènent à la case départ. Qu'il veuille aller à l'école, visiter Paris ou même, comme dans le dernier album tout juste paru, voyager dans le temps, rien ne marche jamais pour le malheureux. C'est drôle, irrévérencieux, décapant. Mais aussi tendre, en particulier grâce aux illustrations signées Marc Boutavant. « Sous le pelage de cet animal malchanceux se cache un être doux et affectueux. Il n'est pas rare, d'ailleurs, qu'il se prenne lui-même pour un labrador. » Et les enfants adorent : déjà 900 000 exemplaires vendus en France, 110 000 à l'étranger dans une douzaine de pays. Chien pourri, la vie à Paris, un programme d'animation reprenant cinq épisodes de la série, réalisé par Davy Durand, vient de sortir en salle. Rencontre avec un défenseur des losers magnifiques et de l'humour acide.

Le Point : Pourquoi malmenez-vous ce pauvre Chien pourri, votre anti-héros ?

Colas Gutman :Il se fait maltraiter, d'accord, mais il y a de l'espoir ! J'ai toujours des images de vieux Charlot en tête quand j'écris. Les gamins comprennent très vite le côté décalé. Ils aiment bien voir des personnag [...] Lire la suite