"Colère", "sacrifice ultime"... Pluie de condamnations internationales après l'annonce de la mort de Navalny

"Colère", "indignité", "signe de brutalité"... Les réactions internationales se veulent fermes, ce vendredi 16 février, quelques heures après l'annonce, par les autorités pénitentiaires russes, de la mort d'Alexeï Navalny, opposant numéro 1 à Vladimir Poutine, dans sa prison en Arctique, où il purgeait une peine de 19 ans.

Le chef d'État français, Emmanuel Macron, a exprimé sa "colère" et son "indignation" après l'annonce du décès de cet opposant, dont il a salué l'"engagement" et le "courage". "Dans la Russie d'aujourd'hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort", a réagi le président français sur le réseau social X. "Pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple russe", a-t-il ajouté.

L'ONU "indignée"

En début de soirée ce vendredi, le président américain Joe Biden, se disant "scandalisé", a affrimé que "Poutine est responsable de la mort de Navalny", tout en précisant ne pas savoir "exactement" ce qui a causé sa mort. La vice-présidente américaine Kamala Harris avait déjà assuré que le décès en prison de l'opposant russe constituait "un nouveau signe de la brutalité" du président Vladimir Poutine.

"Peu importe l'histoire qu'ils raconteront, soyons clairs: la Russie est responsable", a-t-elle dit lors d'un discours à la Conférence sur la sécurité de Munich, dans le sud de l'Allemagne.

Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé la Russie "responsable" de la situation qui a mené à la mort de l'opposant Alexeï Navalny, en soulignant "la faiblesse et la corruption" du système de Vladimir Poutine.

Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit pour sa part "indigné" par la mort en prison d'Alexeï Navalny et a appelé à la "fin des persécutions" en Russie. "Tous ceux qui sont détenus ou ont été condamnés à diverses peines de prison en raison de l'exercice légitime de leurs droits, notamment du droit à la liberté de réunion et d'expression pacifiques, doivent être immédiatement libérés et toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées", exige encore l'institution.

Le combat "ne s'arrête jamais"

L'Union européenne tient "le régime russe" pour "seul responsable de la mort tragique" de l'opposant, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.

"Alexeï Navalny s'est battu pour les valeurs de liberté et de démocratie. Pour ses idéaux, il a fait le sacrifice ultime (...) J'adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ceux qui luttent pour la démocratie partout dans le monde. Les combattants meurent, mais le combat pour la liberté ne s'arrête jamais", a-t-il indiqué sur X (ex-Twitter).

L'opposant a "payé son courage de sa vie", a déploré le chancelier allemand Olaf Scholz qui s'est dit "très attristé". "Il est horrible qu'une voix courageuse, intrépide et engagée pour son pays ait été réduite au silence par des méthodes terribles", a également réagi l'ex-chancelière Angela Merkel, "extrêmement bouleversée". Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a déploré l'"immense tragédie" que représente pour le peuple russe la mort d'Alexeï Navalny.

Accusée de toute part, la diplomatie russe s'est fendue d'un communiqué pour se défendre. "Au lieu de lancer des accusations à l'emporte-pièce, il vaudrait mieux faire preuve de retenue et attendre les résultats officiels de l'expertise médicale", ont-ils déclaré.

Article original publié sur BFMTV.com