"On est en colère": en Israël, la déception des familles d'otages après leur rencontre avec Netanyahu

De nombreux proches d'otages, détenus depuis les attaques du 7 octobre, accusent les autorités israéliennes, le Premier ministre en tête, de favoriser les objectifs militaires au bien-être de leurs proches kidnappés.

Vers une sortie de crise? Ce mardi, les pourparlers pour la libération des otages détenus par le Hamas depuis les attaques du 7 octobre, en échange d'une trêve dans la bande de Gaza où Tsahal poursuit ses opérations terrestres, vont s'intensifier.

"Le mouvement (Hamas, ndlr) a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d'un accord de trêve", a déclaré ce mardi le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, cité dans un bref message sur le compte Telegram du mouvement palestinien.

"On ne sait pas quoi dire"

Quelques heures avant cette déclaration, les familles d'otages, qui font pression depuis de longues semaines sur le gouvernement israélien, ont pu s'entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, cible de toutes les critiques depuis le 7 octobre. Une rencontre qui n'a semble-t-il pas porté ses fruits, plusieurs participants faisant état de leur frustration auprès des médias.

"On est en colère, on ne sait pas quoi dire. On réalise qu’il n’y a aucun engagement de leur part pour faire passer le sauvetage des otages en priorité dans cette guerre. Ils préfèrent leur objectif militaire, or, le premier devoir du gouvernement, c’est de protéger ses citoyens", dénonce Zohar, un proche d'otages.

Le même ton de défiance est employé par Udi Goren, également proche d'un des otages, qui a lui aussi critiqué les choix de l'administration Netanyahu.

"Après 45 jours de guerre, au moment où Israël maîtrise la situation, nous devons faire des choix basés sur nos valeurs, et nos valeurs ça doit être de choisir la vie. La vie de nos otages et de nos soldats au-dessus de tout", martèle-t-il.

Échanges de prisonniers ?

"Récupérer nos otages est une tâche sacrée et suprême et je m'y engage", a déclaré Benjamin Netanyahu sur le réseau social X (anciennement Twitter) après cette rencontre sans lever le voile sur les pourparlers et disant avoir échangé "à cœur ouvert" avec les familles.

"Nous n'arrêterons pas les combats tant que nous n'aurons pas ramené nos otages chez eux, détruit le Hamas et veillé à ce qu'il n'y ait plus de menaces venant de Gaza", a-t-il ajouté.

Mardi, deux sources ont indiqué à l'AFP que les pourparlers en cours portaient sur un accord portant sur la libération de "50 à 100" otages en échange de la libération de 300 prisonniers palestiniens en Israël, dont des enfants et des femmes.

Le transfert se ferait par étape à raison de "dix" otages israéliens contre "trente" prisonniers palestiniens par jour et comprendrait l'entrée de nourriture, d'aide médicale et de carburant et surtout une "trêve humanitaire de cinq jours renouvelable".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Bientôt la libération des otages israéliens en échange d'une trêve humanitaire ?