La colère française est difficilement compréhensible

Malgré l’adoption de la réforme des retraites par le gouvernement, la mobilisation en France ne semble pas vraiment faiblir. La presse étrangère en a eu une confirmation le 1er mai, mais, plus que le nombre de manifestants présents ce jour-là (2,3 millions selon la CGT, 782 000 pour les autorités), ce sont les violences qui ont eu lieu en ce jour de fête du Travail qui l’ont surprise.

Selon le ministère de l’Intérieur, en effet, au moins 406 policiers et gendarmes ont été blessés (dont un gravement par un cocktail Molotov), et les images parvenues des cortèges semblent avoir particulièrement interpellé le correspondant à Paris du journal suisse Le Temps, qui s’indigne.

“On peut bien sûr comprendre la colère des travailleurs français face à une réforme des retraites qui leur demande de trimer deux ans de plus. Et surtout celle encore plus largement partagée face au passage en force parlementaire de la part d’Emmanuel Macron, écrit le quotidien de Genève. Mais la radicalité de certains propos tenus de plus en plus largement, ainsi que la violence des déprédations et des agressions en marge des manifestations atteignent des sommets difficilement explicables depuis quelques jours en France.”

Le média francophone décrit ensuite “une atmosphère délétère” qui se serait emparée du pays et qui tendrait “à tout excuser, même les violences de plus en plus inexcusables”. Ainsi, pour Le Temps, même face à la “destruction, voire au pillage de commerces qui ne représentent pas toujours le grand capital, on préférera toujours dénoncer l’escalade sécuritaire du président de la République que de se questionner sur ce qui nourrit vraiment ou rend possibles ces déprédations”.

“La France n’a pas pris la direction de l’enfer”

Cette question, The Guardian se l’est posée en prenant de la distance et en élargissant le spectre de la réflexion. Pour le quotidien britannique, si les contestations sont aussi virulentes, ce n’est pas seulement à cause d’un “réflexe” révolutionnaire typiquement gaulois, mais aussi parce que “les Français sont convaincus que leur pays a pris la direction de l’enfer”.

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