Colère des agriculteurs : insensible, l’administration persiste dans une vision décroissante

Un agriculteur arrose ses cultures via un système d'irrigation à Divatte-sur-Loire (Loire-Atlantique), en octobre 2023.  - Credit:STEPHANE MAHE / X02520 / REUTERS
Un agriculteur arrose ses cultures via un système d'irrigation à Divatte-sur-Loire (Loire-Atlantique), en octobre 2023. - Credit:STEPHANE MAHE / X02520 / REUTERS

Emmanuel Ferrand n'en croit pas ses yeux. Cet agriculteur, maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier) et membre du Comité national de l'eau (CNE), doit relire plusieurs fois le document reçu du ministère de la Transition écologique qui tente de prévoir l'évolution de la consommation d'eau en France et invite les membres du CNE à travailler sur un scénario de ses usages en 2050 à partir d'hypothèses résolument décroissantes.

En pleine grogne des agriculteurs, les chiffres avancés comme base de travail donnent le tournis au maire : en 2050, la consommation de viande est divisée par deux. Le maïs ? 40 % de cultures en moins. La vigne ? Moins 20 %, comme pour la betterave et la pomme de terre. Partant de ces hypothèses, les besoins d'irrigation sont revus de 15 % à la baisse, malgré l'augmentation prévisible des périodes de sécheresse.À LIRE AUSSI Le vrai scandale de l'eau

Le document table sur « une baisse générale de l'activité industrielle ». Avec une diminution de 85 % de la construction neuve. Ou encore de 30 % de l'industrie pharmaceutique grâce à l'hypothétique développement de la marche et du vélo et à une alimentation moins carnée ( !). Quant au nucléaire, il est quasiment rayé de la carte, avec 80 % de production en moins.

Administration hors sol

Intitulé « Étude prospective des besoins en eau », le document porte l'en-tête de France Stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre et chargée d'« éclairer les choix collectifs sur les e [...] Lire la suite