Colère des agriculteurs: Darmanin ne prévoit pas d'évacuation mais demande de "respecter le droit commun"
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré ce lundi 22 janvier en conférence de presse qu'il n'est à ce stade "pas prévu d'évacuations par les forces de l'ordre" des agriculteurs manifestant sur l'A64, en l'absence de dégradations de leur part.
"Ce sont les consignes que j'ai données aux préfets et au directeur général de la gendarmerie, puisqu'il n'y a pas de dégradation sur ce site", a-t-il développé.
Le ministre a affiché son soutien politique aux agriculteurs durant ce "moment difficile dans leur vie professionnelle" et loue l'action du gouvernement à leurs côtés. Il a toutefois posé une limite à ces actions et demandé aux agriculteurs de "respecter le droit commun", ce qu'ils feraient déjà "en général".
"On n'envoie pas les CRS sur des gens qui souffrent", appuie-t-on dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, auprès de BFMTV.
Ce choix est d'ailleurs soutenu par d'autres membres du gouvernement. "Ils sont de bonne volonté (les expulser, NDLR) ce serait leur cracher au visage... Et à ce stade des discussions, surtout pas", commente un ministre.
"C'est trop tôt. On ne va pas les évacuer par la force avant d'avoir dialogué. Ce ne serait pas sérieux", commente une autre membre de l'exécutif.
Une rencontre à 18 heures
Plusieurs axes sont perturbés, notamment dans le sud-ouest, par des membres du monde agricole, comme sur l'A64, dans le Tarn-et-Garonne ou aux abords de Perpignan. D'autres mouvements sont attendus dans les prochains jours, ils pourraient même s'élargir à d'autres régions comme en Bretagne, où les routes pourraient être bloquées.
Les agriculteurs veulent faire entendre au gouvernement leur désarroi, estimant que leurs revenus sont trop faibles, notamment face à la concurrence des produits importé depuis l'Ukraine. Ils dénoncent également une multiplication de normes et de contraintes administratives, un millefeuille compliqué par des régulations françaises et d'autres couches européennes.
Dans ce contexte, le Premier ministre Gabriel Attal reçoit à 18 heures ce lundi la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, les deux principales forces syndicales du secteur agricole. Celui-ci ne devrait pas faire d'annonces ou présenter de nouvelles mesures. Le gouvernement a fait un premier geste en annonçant le report de "quelques semaines" d'un projet de loi qui devait être présenté mercredi.