Colère des agriculteurs: le convoi Agen-Paris bloqué par les forces de l'ordre au nord de Limoges

Les agriculteurs dénoncent une "honte absolue". Le convoi Agen-Paris, en route vers le marché de Rungis, a été bloqué ce mardi 30 janvier peu après 6 heures du matin par trois escadrons de gendarmerie mobile, une heure après son départ de Limoges, en Haute-Vienne, par un barrage de gendarmes situé sur l'autoroute A20 à hauteur de Bessines-sur-Gartemps.

"On s'est fait piéger"

"On a les CRS armés qui ont des troupes conséquentes avec des blindés, qui sont là pour nous cueillir", a dénoncé, auprès de BFMTV, Karine Duc, de la coordination rurale du Lot-et-Garonne". "On a négocié, fait en sorte que le trajet se passe correctement, on s'est fait piéger, on est venu sur l’autoroute et c’est fermé", a-t-elle déploré. Et de questionner:

"Où est la liberté d’expression, la liberté de manifestation?"

Ce blocage n'a duré qu'une dizaine de minutes. Après avoir démonté les barrières de l'autoroute A20, les agriculteurs ont finalement pu emprunter la nationale 20, parallèle, afin de continuer leur trajet.

"On nous prend pour des voyous"

"On nous prend pour des voyous, mais on n‘est pas des voyous, à force de nous prendre pour des cons ça va mal se passer", a fustigé un membre du convoi, avant d'avertir:

"Ils nous ont tendu un piège sur l’autoroute, ce sera le premier et le dernier, ça c’est clair (...) Maintenant, on ne va plus s'arrêter jusqu'à Paris." Un vœu pieu, puisque les agriculteurs ont été arrêtés une seconde fois aux alentours de 7h30. Avant... de repartir à nouveau.

Dimanche, Gérald Darmanin a annoncé la mobilisation de 15.000 membres des forces de l'ordre pour empêcher tout blocage de Rungis - premier marché de produits frais d'Europe - des aéroports d'Île-de-France et prévenir toute entrée dans Paris. Le ministre de l'Intérieur a appelé les policiers et gendarmes à "la modération" en leur demandant de ne pas "intervenir sur les points de blocage" mais de les "sécuriser".

Pour l'instant, le gouvernement ne parvient pas à calmer la gronde des agriculteurs, malgré l'annonce d'une première batterie de mesures, vendredi, par le Premier ministre Gabriel Attal. L'exécutif a promis de nouvelles dispositions pour ce mardi.

Article original publié sur BFMTV.com