Colère des agriculteurs : « Des camions de denrées étrangères circulent en France tous les jours »
Gaël Drouet est désabusé. Alors que son troupeau de vaches laitières paît à quelques kilomètres de là, proche d'une usine de transformation fabriquant de la « bonne mozzarella française », l'éleveur vient de dégotter, dans un camion frigorifique, un carton rempli de ce même fromage produit en… Ukraine ! Destination de la cargaison ? La Charente-Maritime, afin de garnir des pizzas pour le marché hexagonal. « C'est parti d'Ukraine, puis c'est arrivé à Vertou [agglomération nantaise] et ça part maintenant à La Rochelle, donc ça fait un sacré bilan carbone », se moque l'exploitant.
Mais au-delà de cette aberration écologique, il y a surtout l'écœurement de se voir ainsi abandonné par des industriels français pour qui la proximité n'est pas du tout un critère. « Ils achètent en Ukraine pour avoir une marge plus élevée, car chez nous les coûts de production ne sont pas les mêmes, déplore Gaël Drouet. Les normes sont différentes et le coût de la même main-d'œuvre également, on ne joue pas dans la même cour ! »
Gaël Drouet, éleveur de vaches laitières, a trouvé du fromage ukrainien destiné à la fabrication de pizzas françaises. © CG
Montrer, et dénoncer, les absurdités du système, c'était le but de l'opération coup de poing menée lundi 29 janvier par des dizaines d'agriculteurs sous la bannière FNSEA au péage du Bignon, au sud de Nantes. Avec ballots de paille et tracteurs installés en travers de la route, sous le regard bienveillant des gendarmes, l'action consis [...] Lire la suite