Un coffret DVD pour redécouvrir Jean Eustache

Mes petites amoureuses (1974), de Jean Eustache.  - Credit:Elite Films/Gala/Pierre Zucca
Mes petites amoureuses (1974), de Jean Eustache. - Credit:Elite Films/Gala/Pierre Zucca

De sa brève carrière, au fil de laquelle il imposa son style déroutant et novateur dans l'écriture, la mise en scène et la direction d'acteurs, on retient surtout de Jean Eustache (1938-1981), cinéaste du désir et de l'intime, La Maman et la Putain (1973).

Étude de mœurs post-1968 et du sentiment amoureux, ce film fleuve (3 h 40) est immortalisé par le désinvolte Jean-Pierre Léaud – que François Truffaut voyait comme « un acteur de science-fiction » – dans le rôle d'un bohème de Saint-Germain-des-Prés partagé entre deux femmes, Bernadette Lafont et Françoise Lebrun. Le monologue final de celle-ci – très osé à l'époque – déclencha la polémique au Festival de Cannes, qui lui accorda le prix spécial du Jury.

Joyeusement amoral

On retrouve ce film restauré en 4 K dans un riche coffret Jean Eustache, qui restitue la filmographie d'un réalisateur qui se moquait des normes et voulait casser les barrières entre la fiction, le documentaire et l'autobiographie. On y découvre Numéro zéro (1971) sur sa grand-mère Odette, Mes petites amoureuses (1974), film confession inspiré d'un poème de Rimbaud sur les premiers émois d'un adolescent, et Une sale histoire (1977), essai joyeusement amoral avec Michael Lonsdale dans le rôle d'un voyeur.

Il y a aussi des documentaires (La Rosière de Pessac), des fictions courtes (Du côté de Robinson, Le père Noël a les yeux bleus, Les Photos d'Alix) et trois courts-métrages dont une analyse sur Le Jardin des délices de Jérôme Bosch. De quoi [...] Lire la suite