Les coachs « bien-être » épinglés en nombre par la Répression des fraudes

Le « coaching » personnalisé a été dopé par les récentes crises successives notamment celle de la pandémie du Covid-19.
Le « coaching » personnalisé a été dopé par les récentes crises successives notamment celle de la pandémie du Covid-19.

FRAUDE - Faux diplôme, confusion entretenue avec des spécialités médicales, opacité des prix… Une enquête de la Répression des fraudes a relevé 80 % d’anomalies chez les professionnels du « coaching bien-être » qu’elle a contrôlés en 2021 et 2022.

« Sur 165 professionnels et établissements de formation contrôlés, près de 80 % présentaient au moins une anomalie concernant l’information délivrée aux consommateurs en matière de compétences, de titres professionnels et de mentions valorisantes », a détaillé la DGCCRF dans un communiqué publié jeudi 9 mars.

Dans 20 % des cas, la DGCCRF a constaté des pratiques commerciales trompeuses, comme la mise en avant de qualifications non détenues – dans le cas d’un magnétiseur par exemple — ou l’entretien d’une confusion avec la médecine avec l’utilisation de termes tels que « consultation » ou « docteur », toutes ces pratiques pouvant « aller jusqu’à causer une perte de chance médicale pour les consommateurs ».

Une tendance boostée par le Covid

Le « coaching » personnalisé a été dopé par les récentes crises successives notamment celle de la pandémie du Covid-19 qui a bouleversé la vie de nombreuses personnes et organisations. « Il y a eu depuis cette période beaucoup de réorientations professionnelles, analyse Rémy Slove, porte-parole de la DGCCRF, auprès du Parisien. Des personnes qui, soit en activité principale, soit en complémentaire, se sont lancées dans ces coachings dont le développement a été favorisé par l’utilisation de la téléconsultation. »

L’enquête de la DGCCRF a ciblé des centres de formation, des pages Internet et en particulier les spécialités « en lien avec l’équilibre physiologique ou l’équilibre mental (gestion du stress, perte de poids, lutte contre certaines addictions…) » et ciblant les seniors, selon la DGCCRF.

Les contrôles menés dans ces centres ont montré que les formations sont souvent proposées à un coût élevé, pour des durées parfois très courtes (de quelques heures à quelques jours), leur contenu étant parfois obscur. À leur issue, des attestations de formation aux dénominations libres sont remises aux participants, présentées à tort comme des diplômes ayant valeur de qualification.

Les inspections menées sur les deux dernières années par la DGCCRF, ont donné lieu à 71 avertissements, 59 injonctions et un procès-verbal pénal. Alos que plus de la moitié des professionnels contrôlés méconnaissaient la réglementation sur les prix de leurs prestations, la majorité d’entre eux se sont rapidement mis en conformité, précise l’enquête.

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