Sur CNews et BFMTV, Philippe de Villiers et Roselyne Bachelot verront leur temps de parole décompté

Parmi les personnalités politiques et médiatiques déjà identifiées par l’Arcom, le nom de Philippe de Villiers a été annoncé, compte tenu de sa présence dans le « champ politique » à l’approche du scrutin européen.
Capture d’écran X Parmi les personnalités politiques et médiatiques déjà identifiées par l’Arcom, le nom de Philippe de Villiers a été annoncé, compte tenu de sa présence dans le « champ politique » à l’approche du scrutin européen.

POLITIQUE - L’Arcom va veiller (un peu mieux) au grain. À l’approche des élections européennes 2024, le régulateur de l’audiovisuel et du numérique, l’Arcom, a pris la décision de décompter le temps de parole de certaines personnalités politiques, notamment sur CNews ou BFMTV.

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Ce jeudi 7 mars, le gendarme de l’audiovisuel a dévoilé le nom de plusieurs visages de deux des principales chaînes d’information en continu qui verront leur temps de parole comptabilisé à l’antenne, bien qu’ils ne soient pas officiellement en campagne pour les européennes.

Parmi eux, Philippe de Villiers. L’ancien député européen aujourd’hui proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré n’aura donc pas le choix puisque l’émission qu’il anime sur CNews lui permet d’intervenir dans le « champ politique », a jugé l’Arcom.

Le souverainiste qui avait soutenu Éric Zemmour durant la dernière campagne présidentielle et qui co-anime désormais « Face à Philippe de Villiers » sur CNews, émission rediffusée sur Europe 1, va donc être comptabilisé avec les divers droites dès les prochains jours.

Un traitement particulier qui s’explique par la présence de Philippe de Villiers à l’antenne depuis cet automne. « Nous avions fait savoir que l’Arcom se réservait le droit de le comptabiliser s’il intervenait dans le champ politique », a précisé le patron de l’Arcom Roch-Olivier Maistre devant la presse.

En revanche, CNews sera « déchargée » de la contrainte d’équilibrer le temps de parole des écologistes en plateau. En cause ? Le boycott de la chaîne d’info par les élus écolos, qui refusent de répondre ou de se rendre sur la chaîne détenue par Vincent Bolloré.

« On ne peut forcer une formation politique » à intervenir en plateau a indiqué le président de l’Arcom. CNews sera toutefois obligée de respecter son obligation de pluralisme, en diffusant des extraits de meetings par exemple.

Même tarif pour l’ancienne ministre

Si l’Arcom est encore en train d’actualiser la liste des personnalités à inclure ainsi que leur classement politique, Roselyne Bachelot va connaître le même sort que Philippe de Villiers.

En effet, l’ancienne ministre de la Culture est présente chaque jour de la semaine sur BFMTV dans 100 % BACHELOT, une émission qu’elle anime et qui traite notamment de l’actualité politique. En revanche, l’Arcom n’a pas encore précisé avec quel bord politique sera décompté le temps de parole de Roselyne Bachelot, plutôt à droite sur l’échiquier politique.

Le temps de parole de ces figures médiatiques et politiques opérant sur des chaînes de télévision est donc déjà comptabilisé ou le sera très bientôt pour certains comme le précise l’AFP, mais le principe d’équité dans le traitement des forces politiques avant le scrutin du 9 juin (obligatoire sur les télés et radios) sera, lui, effectif à partir du 15 avril prochain. Une petite anomalie soulignée par le président de l’Arcom, qui a expliqué que la période d’équité a été allongée de deux semaines, « car la campagne a déjà largement commencé ».

Outre cette attention particulière au pluralisme, l’Arcom, qui a reçu jeudi les responsables des principales chaînes, radios et plateformes, a souligné « l’enjeu de fiabilité de l’information, compte tenu des risques de manipulation de l’information et d’ingérences étrangères ».

Elle a notamment préconisé aux plateformes une série de bonnes pratiques, dans la lignée de la Commission européenne. En particulier, la période de silence électoral (« réserve »), la veille du scrutin, s’applique également en ligne.

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