On a le climat pour lequel on vote

La moitié de l’humanité vote en 2024. Un tiers des électeurs appelés aux urnes cette année vit dans une des régions du monde les plus émettrices de gaz à effet de serre. Si en Inde, en Russie et en Indonésie, le climat n’est pas un enjeu électoral, c’est bien le cas en Europe et aux États-Unis.

Il y a plus de vingt ans, dans un couloir d’hôpital en France, j’avais entendu un médecin lancer avec douceur mais conviction à un patient mécontent : “Vous avez l’hôpital pour lequel vous votez.” Et s’il en allait de même pour le climat ?

Sur le sujet, les regards se tournent vers l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, car les États-Unis appartiennent à la catégorie climatique poids (très) lourd : ils représentent 13,6 % des émissions mondiales pour 4,2 % de la population du globe, un record par habitant.

Le principal adversaire de Joe Biden lors des élections de novembre, l’ancien président Donald Trump, est hostile à l’action gouvernementale en matière de climat”, rappelle Nature. L’hebdomadaire liste les reculs à envisager s’il venait à gagner, comme la promotion des énergies fossiles ou un retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat de 2015 “pour la deuxième fois”. À mettre au crédit (carbone) de Joe Biden, des avancées considérables dans le domaine climatique, avec “un effort de décarbonation jamais vu”, explique Noah Kaufman. Interrogé par Nature, l’économiste du Center on Global Energy Policy, de l’université Columbia, à New York, considère que “quatre années supplémentaires aideraient à renforcer cet élan considérable”.

Pour Bloomberg, il est temps aussi de regarder de ce côté de l’Atlantique. “Le résultat des votes qui auront lieu dans 27 pays à travers l’Europe pourrait constituer une plus grande menace pour des politiques plus vertes et plus ambitieuses”, écrit le média économique américain. De fait, comme l’explique la climatologue Corinne Le Quéré à Nature, l’Europe “est la région la plus proactive dans la lutte contre le changement climatique, donc si ses dirigeants commencent à ralentir leur action en faveur du climat, le risque est que cela se propage partout dans le monde”. Pour l’instant, l’Europe continue d’affirmer des objectifs forts. Début février, elle dévoilait sa “proposition historique” de “réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre de 90 % d’ici à 2040 [par rapport à 1990] dans le cadre de ses efforts pour devenir le premier continent climatiquement neutre”, expliquait The Guardian.

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